Les journalistes français Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, otages en Afghanistan depuis le 30 décembre 2009, ont été libérés. Les deux journalistes avaient été enlevés, il y a un an et demi exactement, avec leurs trois accompagnateurs afghans alors qu'ils réalisaient un reportage sur la reconstruction d'une route à l'est de Kaboul pour le magazine «Pièces à conviction» de France 3. France Télévision a annoncé que pour les trois accompagnateurs des journalistes français, l'un d'entre eux – l'interprète Reza Din – a été libéré en même temps, tandis que les deux autres avaient déjà été libérés. L'heure est au soulagement, pas aux polémiques. La classe politique est unanime pour exprimer sa joie. Le quotidien Le Monde, premier journal à relever l'information, affirme en citant une source élyséenne que toutes les demandes des preneurs d'otages avaient été satisfaites. «Ils ont commencé par demander des choses difficiles, comme des libérations de détenus. De fait, cela fait plus d'un semestre que les conditions de libération ont été réunies. Dans le système compliqué des talibans, ceux qui détenaient les otages voulaient les libérer, mais ils attendaient le feu vert de ceux qui étaient en dehors du théâtre direct des opérations», explique le ministre de la Défense au quotidien du soir. Une chaîne de télévision révèle que la France a payé une rançon de plusieurs millions d'euros. Les deux Français doivent arriver ce matin à Paris vers 8h. Un avion français, parti de Villacoublay, est allé les chercher. Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier semblent «en bonne santé» et «leur moral semble bon», a dit sur France 3 l'envoyé de la chaîne à Kaboul. Les deux hommes sont arrivés vers 16h, heure de Paris, «habillés en militaires». Dans l'après-midi, le président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer (UMP), avait fait l'annonce de cette libération en séance dans l'hémicycle, provoquant les applaudissements de tous les députés et du banc des ministres debout. La nouvelle est intervenue alors que le comité de soutien tenait un rassemblement à Paris pour faire à nouveau pression pour leur libération. «On est passé des larmes au rire !» a raconté Florence Aubenas, marraine du comité de soutien aux otages en Afghanistan, elle-même détenue pendant cinq mois à Baghdad en 2005.