Les premiers résultats de la modernisation du secteur bancaire national seront palpables dès le premier semestre de l'année 2006, à en croire les responsables en charge du secteur. Une modernisation qui sera matérialisée par le lancement effectif du réseau monétique interbancaire (RMI), plateforme principale du lancement du Système de paiement de masse et du système de paiements de gros montants en temps réel (RTGS). Le RMI devra généraliser l'utilisation de la carte bancaire en Algérie à la fois pour le retrait et pour le paiement. Il sera ainsi possible au détenteur d'une carte bancaire, quelle que soit la banque émettrice, de retirer de l'argent de n'importe quel guichet automatique de billets (GAB). La mise en place du nouveau réseau a nécessité de gros investissements de la part de banques de la place notamment dans l'acquisition de nouveaux matériels et de nouvelles technologies de communication. Il est attendu de cette modernisation des systèmes de paiements, d'après le gouverneur de la Banque d'Algérie, la mise en place d'une infrastructure permettant une plus grande efficacité dans le traitement des opérations interbancaires et du marché financier, principalement le développement du système de paiements de gros montants, celui des normes et standards du futur système de compensation des transactions de petits montants, la modernisation du système d'information de la Banque d'Algérie en tant que complément nécessaire, le renforcement de l'infrastructure de télécommunications entre la Banque d'Algérie et le siège social des banques, des établissements financiers, du Centre des chèques postaux, du Trésor public et du dépositaire central. La défaillance du système d'information à l'intérieure des banques a été considérée par le gouverneur de la Banque d'Algérie comme l'un des facteurs à l'origine des scandales financiers qui ont éclaboussé le secteur bancaire public tout au long des derniers mois. processus de modernisation "Les défaillances des banques publiques en matière d'organisation et d'information rendent compliquée leur supervision tant sur pièces que sur place et nécessitent la mobilisation d'équipes renforcées d'inspecteurs de la Banque d'Algérie ", avait déclaré le gouverneur de la BA à l'APN. La réussite de ce processus de modernisation repose, notent plusieurs banquiers, sur l'efficacité du réseau de télé-communication qui représente le principal support technique du nouveau réseau monétique. Il contribue à faciliter le fonctionnement des échanges et à traiter de bout en bout les opérations de paiement et les échanges de données inter et intrabancaires. Appartenant à Algérie Télécom (AT), ce réseau, affirment certains spécialistes, " nécessite encore une mise à niveau ", car " pour la réussite des opérations d'interopérabilité, le taux de panne du réseau télécoms doit être proche de zéro ". Outre l'émergence de nouveaux services bancaires aux particuliers tels que les cartes de crédit et cartes de paiement, la mise en place d'un système de règlements bruts en temps réel de gros montants (RTGS) et d'une compensation électronique des paiements de petits montants va faciliter, d'après la Banque d'Algérie, " le développement de l'intermédiation bancaire et la gestion des risques, le renforcement des liens institutionnels et financiers avec les marchés financiers mondiaux et créer un environnement favorisant la participation des banques étrangères au marché financier algérien ". Le système de paiements de gros montants en temps réel, souligne l'autorité monétaire, " est un système de paiement interbancaire. C'est un système de paiements où s'effectuent les paiements de gros montants ou de paiements urgents. Les paiements sont effectués uniquement par virement ". Aussi pour la réussite du système, rassure la BA, " des spécifications techniques et fonctionnelles ont été élaborées et les locaux devant abriter la plateforme de production, le site de secours à chaud et le site de secours à froid ont été dotés de l'ensemble des éléments permettant de répondre aux normes de sécurité physique et logique ". L'entrée en application des deux systèmes de paiement, RTGS et paiement de masse dès 2006, devra se traduire sur le terrain par une réduction considérable des délais de recouvrement interbancaires, la réhabilitation des moyens de paiements scripturaux classiques (chèques, effets, virements), le développement des moyens de paiements modernes (prélèvements, opérations par carte), la réduction des coûts des échanges interbancaires, l'amélioration de la qualité et la fiabilité des informations restituées et, surtout, la sécurisation des échanges interbancaires.