Le bras de fer entre les transporteurs de voyageurs et la direction des transports de la wilaya de Tizi Ouzou risque de perdurer. Une semaine après la fermeture de la gare routière du chef-lieu de wilaya et l'annonce de la délocalisation de cette dernière vers la gare multimodale sise à Bouhinoun, dans le cadre de l'application du nouveau plan de transport, les lignes inter wilayas et inter daïras sont perturbées. Les transporteurs, qui campent sur leur position, ne sont pas prêts de céder et menacent de durcir leur mouvement de grève. Une conférence de presse sera tenue, demain, au niveau de la gare routière du Caroubier, à Alger, où l'Union nationale algérienne des transporteurs (UNAT) exprimera «son soutien à nos actions et appeler éventuellement à un débrayage au niveau national», assure un membre de l'association des transporteurs. Les citoyens, pris dans cette tourmente, payent au prix fort une politique de transport «menée à vue». «Le nouveau plan de transport ne peut pas être bénéfique pour les voyageurs s'il engendre plus de dépenses, de perte de temps et plus d'escales pour rejoindre la ville sur les lignes internes», dit un voyageur qui regrette «le manque de rotation du train de banlieue et celui à destination d'Alger». Profitant de la confusion, les fraudeurs se sont «incrustés» pour combler le vide, exigeant des prix déraisonnables. Pour relier la gare ferroviaire aucun bus de l'entreprise publique n'est à la disposition des citoyens, avons-nous constaté. Dans les trois gares intermédiaires accueillant les fourgons de transport des lignes internes, sont vides ; les travaux d'équipement n'étant pas encore achevés. L'annonce du lancement du nouveau plan de transport pour ce 1er juillet n'était, à ce titre, qu'un ballon-sonde car il n'était pas évident de convaincre les transporteurs, propriétaires de bus, de se parquer dans la même gare que leur concurrent direct, le train. Ajouter à cela que le plan de transport qui vise incontestablement à décongestionner la ville de Tizi Ouzou n'est vraisemblablement pas «prêt à l'emploi» puisque les conditions minimales de travail et d'accueil ne sont pas réunies. Les membres de l'association des transporteurs de Tizi Ouzou se disent d'accord pour le principe du dialogue, mais pas avant qu'on leur «rende» la gare. «Nous refusons de partir d'ici parce qu'il n'était pas prévu qu'on nous délocalise à Bouhinoun, qui est dépourvue d'accès et de commodités. Nous demandons le lancement des travaux pour la construction de la gare de type «A» dont l'implantation est prévue à Boukhalfa, à la sortie ouest de la ville». De son côté, le directeur des transports, M. Rezig, estime que la décision est irréversible, indiquant qu'un programme pour l'extension de la gare multimodale de Bouhinoun sera lancé en septembre.