Enclenchée depuis plus de deux semaines suite à la décision «hâtive» prise par les autorités de transférer la gare routière vers la nouvelle infrastructure multimodale située à Bouhinoun, la grève des transporteurs se poursuit toujours dans la wilaya de Tizi Ouzou. Les usagers des moyens de transport à destination d'Alger la capitale, Béjaïa, Boumerdès et Bouira, notamment, demeurent toujours pénalisés, dans la mesure où le débrayage des transporteurs perdure. Et pour l'heure rien ne pointe à l'horizon quant au dénouement de ce bras de fer entre les grévistes et la direction des transports. Le désarroi des voyageurs qui font le déplacement quotidiennement vers la capitale est toujours de mise. «C'est vraiment un calvaire pour se déplacer en dehors de la wilaya, ces derniers jours. On est pénalisés par cette grève qui perdure et qui a laissé le champ libre aux ‘'clandestins'' pour imposer leur loi. Il y a d'ailleurs ceux qui payent plus de 500 DA pour rallier la capitale», nous dit un citoyen, fonctionnaire de son état, qui fait, ajoute-t-il, la navette chaque jour entre Tizi et Alger. Au cours d'un point de presse animé, mercredi dernier, au siège de la wilaya, le directeur des transports a, de son côté, appelé les grévistes au dialogue afin «de trouver une issue favorable à cette crise». Toutefois, le même responsable a ajouté : «Nous pouvons discuter de toutes les revendications exprimées par les grévistes à l'exception de la remise en cause de la délocalisation de l'ancienne gare qui fait partie du nouveau plan de circulation. Ce dernier est mis en application en vue de désengorger la ville de ses sempiternelles embouteillages», a-t-il expliqué. Le même jour, les propriétaires de bus avaient organisé une action nommée «Opération escargot». Sur un itinéraire allant de Oued Aïssi jusqu'à Tadmaït, les grévistes avaient occupé la RN12, provoquant un immense embouteillage sur la route. «Nous avons entrepris cette action non pas pour pénaliser nos concitoyens, mais pour faire réagir les responsables concernés à se pencher sérieusement sur le problème. Comment pouvez-vous rejoindre une gare routière dépourvue des commodités les plus élémentaires. On ne peut pas travailler dans une gare desservie par un train. Elle est exiguë et elle ne répond pas aux normes. Aucune infrastructure d'accompagnement n'est réalisée. Cette mesure est prise à la hâte et sans consultation préalable des concernés, à savoir les propriétaires des bus», nous a déclaré, hier, un représentant des grévistes qui menacent de recourir à d'autres actions si leurs revendications ne sont pas satisfaites. Les protestataires ne veulent pas lâcher prise et comptent poursuivre leur mouvement, alors que l'administration, par la voix du directeur des transports, refuse de revenir sur la décision du transfert des transporteurs en question vers la nouvelle gare routière multimodale de Bouhinoun. Le conflit perdure et risque de s'inscrire dans la durée.