Les résidents sont unanimes. Tant qu'il n'y a pas audit, commission d'enquête ou moratoire sur le service civil, la grève continuera. Trois mois de grève et enfin une première concession faite aux médecins résidents. Le ministre de la Santé a annoncé jeudi dernier l'adoption du nouveau statut des résidents par le gouvernement. «C'est un pas en avant mais ce statut n'a toujours pas été publié dans le Journal officiel, il ne prend donc pas encore effet, et ce qu'il faut souligner c'est qu'il ne s'agit pas là de notre principale revendication», note le Dr Yelles, porte parole du Collectif des médecins résidents (Camra). Le problème que pose ce bras de fer entre médecins grévistes et tutelle est loin d'être réglé. Les résidents sont unanimes. Tant qu'il n'y a pas audit, commission d'enquête ou moratoire sur le service civil, la grève continuera. Le spectre de l'année blanche plane et ne leur fait pas peur. Il semble d'ailleurs qu'il fasse plus peur à la tutelle qui aurait plus à en perdre. «C'est l'administration centrale du ministère de l'Enseignement supérieur qui doit décréter l'année blanche, elle avait, il y a quelques semaines, menacé de le faire le 12 juin si la grève n'était pas gelée à cette date», explique un autre résident. Pourquoi le ministre de l'Enseignement supérieur a renoncé à cette option ? Les médecins résident s'accordent à dire que c'est «par peur d'avoir des blâmes de l'Unesco». Et pas seulement. Si l'année blanche est décrétée, le secteur de la santé se retrouvera privé de toute une promotion de médecins spécialistes dont il a besoin. La nouvelle promotion de résidents censée se constituer après les examens d'accès au résidanat prévus pour octobre prochain se trouverait elle aussi bloquée. Quelle solution donc ? Miser sur l'essoufflement du mouvement à travers différentes mesures d'intimidation qui continuent de se heurter à la solidarité dont font preuve les résidents. «On nous menace de poursuites même après le gel de la grève, si gel de la grève il y a, notamment à l'encontre des délégués qui risquent des révocations», précise un délégué du Camra. Malgré les menaces persistantes, les médecins résidents, qui étaient justement en réunion hier à Blida, se disent prêts à aller au bout de leur combat. «On a pas peur de l'année blanche, on se bat pour des valeurs, pour un système de santé digne de nos concitoyens, c'est une cause juste et noble», précise avec enthousiasme une résidente. La grève continue donc et avec, l'attente de voir les pouvoirs publics réagir positivement à la question du service civil.