Alors qu'Israël n'est nullement inquiété pour le développement de ses arsenaux nucléaires, l'Iran est acculé par l'Occident. Bonn, Paris et Londres, représentant l'UE dans les négociations visant à persuader Téhéran d'abandonner son projet d'enrichissement d'uranium, ont gelé les négociations après que l'Iran ait terminé une suspension volontaire de conversion d'uranium en août dernier. Pourtant, Moscou vient de confirmer samedi dernier que la proposition à l'Iran de créer sur le territoire de la Russie une entreprise conjointe russo-iranienne pour l'enrichissement de l'uranium est toujours en vigueur. Cette décision intervient juste quelques jours après que des officiels de l'Union européenne et l'Iran se réunissent pour de nouvelles négociations sur son programme nucléaire. Moscou a fait une proposition en novembre dernier qui pourrait permettre à l'Iran de mener un programme nucléaire civil, mais de transférer les activités d'enrichissement d'uranium, la part la plus sensible du cycle de combustible nucléaire en Russie. Ce plan est considéré comme un moyen de minimiser les chances de l'Iran d'acquérir le savoir-faire nucléaire critique pour fabriquer les armes nucléaires. L'Iran n'a pas rejeté catégoriquement le plan lors des négociations de mercredi dernier à Vienne, les deux parties ont convenu de poursuivre les négociations en janvier prochain. Téhéran est resté intransigeant face à l'Occident. « La décision de l'Iran concernant la reprise des activités de l'usine (de conversion) d'Ispahan est définitive », avait déclaré Sirous Nasseri, le négociateur nucléaire iranien, qui a « conseillé aux Européens de ne pas utiliser le langage de la menace, car c'est contraire à leurs intérêts ».