L'Iran, qui s'est donné une dizaine de jours pour peaufiner ses contre-propositions à la troïka européenne sur son programme nucléaire, affirme ne plus considérer la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne comme les seuls partenaires dans ces négociations, avertissant les trois pays qu'ils peuvent être marginalisés dans les efforts visant à régler ce dossier. “L'Iran ne veut pas les remplacer (...) nous continuerons à négocier avec eux, mais nous ne limiterons pas nos négociations à ces trois pays seulement”, a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères iraniennes, révélant que des contacts ont déjà eu lieu avec le Japon, la Malaisie et l'Afrique du sud. Téhéran, qui ne veut surtout pas abandonner son programme d'enrichissement de l'uranium, que Washington, Londres , Berlin et Paris considèrent comme la porte ouverte à la fabrication de la bombe atomique, accuse les négociateurs européens de s'allier au président américain pour refuser aux iraniens le droit au combustible nucléaire. Au bout de près de deux ans de négociations, la troïka devait soumettre à l'Iran, au nom de l'UE, une offre de coopération nucléaire, commerciale et politique en contrepartie de garanties objectives que l'Iran donnera sur la finalité purement civile de ses activités nucléaires. L'Iran a rejeté cette offre et a repris ses activités de conversion d'uranium dans son usine d'Ispahan, assurant que son programme d'enrichissement d'uranium a des fins uniquement pacifiques. Le président iranien ultra-conservateur a nommé à la tête du nucléaire iranien un proche de sa mouvance et selon lequel aux yeux de l'Iran, le principal partenaire est l'Agence internationale de l'énergie atomique (Aiea). L'opposition iranienne établie à l'étranger a ouvert une campagne visant à démentir les engagements pacifiques de Téhéran. D. B.