Le bras de fer engagé par l'Occident et l'Iran n'est pas prêt de finir pour bientôt. Le bras de fer engagé par l'Occident et l'Iran n'est pas prêt de finir. Et pour cause, les deux parties campent sur leurs positions. A l'heure qu'il est, c'est le dialogue diplomatique qui fait face aux sanctions. Alors qu'à Ankara, on parle de l'accord tripartite d'échange d'uranium signé en mai par la Turquie, le Brésil et l'Iran, à Bruxelles, il est question d'adoption d'un énième train de sanction. Ainsi, les ambassadeurs des 27 pays de l'Union européenne approuveront définitivement aujourd'hui des sanctions d'une ampleur sans précédent contre l'Iran, visant notamment son secteur stratégique de l'énergie. La plupart des mesures entreront en vigueur demain. Ces nouvelles sanctions promettent d'être plus dures que celles adoptées au mois de juin par le Conseil de sécurité de l'Onu. L'Europe a sorti la carte des industries gazières et pétrolières. Elle prévoit l'interdiction des investissements, de l'assistance technique et des transferts de technologies, notamment pour le raffinage et la liquéfaction de gaz. Par cette mesure, l'UE envisage de forcer la main à l'Iran, qui importe jusqu'à 40% de son essence par manque de capacités de raffinage pour satisfaire sa demande intérieure. Outre ces mesures, elle envisage de limiter fortement les possibilités d'échanges commerciaux avec l'Iran et étendent le gel d'avoirs à un nombre accru de banques iraniennes. Le secteur iranien des transports, notamment la compagnie maritime IRISL et ses filiales, est également concerné. Par cette nouvelle série de sanction, l'Occident veut imposer à Téhéran le retour à la table des négociations. Mais le cabinet du président Ahmadinedjad voit les choses autrement. Il a mis en garde les pays de l'UE contre l'adoption des sanctions, affirmant que Téhéran réagira «avec fermeté» contre toute action hostile. Il a également dénoncé la «guerre psychologique» menée contre l'Iran par les Etats-Unis et leurs alliés, affirmant que son pays «coupera la main des ennemis». Cependant, Téhéran est toujours pour une solution diplomatique. Outre, la perspective de reprendre les négociations au mois de septembre, les ministres des Affaires étrangères, iranien, brésilien et turc se sont rencontrés hier à Istanbul pour discuter des développements liés à la Déclaration de Téhéran concernant l'échange d'uranium. Objectif, montrer que les initiatives diplomatiques, pour trouver un accord sur le programme nucléaire iranien, se poursuivent.