Au lendemain de l'incarcération des éléments de l'ANP présumés coupables de la bavure militaire survenue à Azazga le 23 juin dernier, suite à un attentat à l'explosif qui a coûté la vie à Mustapha Dial, les citoyens tout comme les élus de la localité estiment qu'il s'agit là d'un début pour faire la lumière sur les circonstances de ce drame. «La population reste toujours à l'écoute de l'évolution de l'affaire et a pris acte des engagements avancés par les autorités». On se réfère toujours aux déclarations du wali qui s'était engagé à œuvrer pour faire la lumière sur ce drame», nous dit Mouloud Sarni, le président de la coordination des villages de la commune qui s'était mobilisée au lendemain du drame, rencontré, hier, dans la ville d'Azazga. «L'instruction suit son cours. On va assister à l'audience le jour du procès, car on doit en rendre compte à la population. Il faut dire que la bonne couverture assurée par la presse nationale a contribué à rassurer la population sur les développements de cette affaire», ajoute notre interlocuteur. «l'important c'est le jugements définitif» Dans la même ville, Khaled, universitaire et ancien délégué des archs, nous a déclaré : «On suit avec beaucoup d'attention ce qui se passe au cours de l'instruction au niveau de la juridiction compétente. Je voudrais souligner aussi le rôle joué par les comités de village qui ont réussi à canaliser la colère des citoyens et les actions de protestation. Il faut préciser aussi que la population craint de revivre les événements douloureux qu'a déjà connus la région. Nous demeurons néanmoins vigilants quant aux suites de cette affaire.» De son côté, Abdenour, l'un des propriétaires des habitations investies par les militaires le jour du drame et qui s'est constitué partie civile dans l'affaire, nous a précisé que «l'institution militaire a pris les choses au sérieux pour juger et condamner les auteurs et les responsables des dépassements». Le président de l'APW par intérim, Dr Hadj Saïd Nacer, rappelle que «ce qui s'est passé à Azazga est grave. C'est plus grave qu'une bavure. Il y a eu mort d'homme, destruction de biens privés, pillage... Des médecins ont été malmenés à l'intérieur de l'hôpital. Moi, en ma qualité d'élu de la région, je refuse de croire qu'il s'agit d'une simple bavure quand on tue un citoyen. Heureusement que la population est consciente. Elle a réagi sur place en mettant une cellule de crise sur pied. Aussi la mobilisation des citoyens de la région a poussé l'institution militaire à prendre ses responsabilités. Avec l'incarcération des mis en cause, je pense que l'affaire est en bonne voie. La population est rassurée et elle est toujours solidaire avec la famille de la victime». A Souamaâ, commune natale de Mustapha Dial, un membre de l'APC nous a précisé qu'il «est prématuré de réagir, car l'affaire est au stade de l'instruction. C'est le jugement définitif qui est important. Mais c'est un bon signe de savoir que les mis en cause dans ce drame ont été écroués», dira Rabah Fidah. Par ailleurs, il y a lieu de rappeler que Mustapha Dial, ouvrier journalier de 41 ans, père de 4 enfants, a été tué et un sexagénaire blessé lors des dépassements commis par des éléments de l'ANP après un attentat à l'explosif ayant ciblé un convoi militaire dans la ville d'Azazga. Au lendemain de ce drame, la coordination des villages de ladite commune a entrepris des actions pour exiger que les auteurs de cette bavure soient jugés. Une grève générale avait paralysé trois jours durant la ville et une marche populaire avait drainé, le 26 juin, des milliers de personnes. Dimanche dernier, quinze éléments de l'ANP ont été mis en détention provisoire après avoir été auditionnés par le juge d'instruction au tribunal de la 1re Région militaire de Blida.