Il ne fait pas bon d'être opposant en Russie. Après Mikhaïl Khodorkovski, c'est désormais l'opposant Boris Nemtsov qui est dans le viseur de Vladimir Poutine. L'ancien vice-Premier ministre a dorénavant interdiction de quitter la Russie pendant six mois, une décision liée à l'écriture d'un livre critique sur le bilan des années de Vladimir Poutine au pouvoir. Se trouvant actuellement à Strasbourg, en France, pour participer à un forum sur la démocratie, M. Nemtsov a indiqué avoir appris cette nouvelle par l'intermédiaire de son avocat qui l'a appelé mercredi. «Je vais retourner en Russie, même si on me suggère de rester où je suis», a-t-il déclaré au site internet grani.ru. «Je suis persuadé que c'est la vengeance de (Vladimir) Poutine», ex-président et actuel Premier ministre. «C'est la première fois dans la Russie post-soviétique qu'il est interdit de voyager à une personne pour des raisons politiques», a renchéri Nemtsov au quotidien russe Kommersant. Selon ce dernier, cette décision est liée au fait que M. Nemtsov ne s'est pas entièrement soumis à un ordre de justice concernant le livre Poutine : bilan, 10 ans diffusé en 2010. Cet ouvrage affirme notamment que l'homme d'affaires Guennadi Timtchenko, spécialisé dans le commerce de l'énergie, connaissait M. Poutine avant son arrivée au pouvoir et a utilisé ses liens d'amitié pour bâtir sa fortune. M.Timtchenko a nié ces allégations et lancé des poursuites contre M. Nemtsov. Résultat : un opposant de plus bâillonné en Russie.