Le Premier ministre Vladimir Poutine a laiss� entendre hier qu'il serait pr�sent encore longtemps sur la sc�ne politique russe, tout en assurant ne pas �tre obs�d� par la pr�sidentielle de 2012. �Je n'ai le choix qu'entre deux choses : regarder de la rive comment l'eau coule ou agir (...) Je pr�f�re agir�, a expliqu� Vladimir Poutine dans un entretien publi� hier par le quotidien Kommersantqui lui demandait pourquoi il restait au pouvoir si longtemps. M. Poutine a soulign� que son objectif �tait la cr�ation d'un Etat �stable� avec �des relations �quilibr�es entre les autorit�s et la soci�t� civile� et un r�el �quilibre des pouvoirs, un travail de longue haleine. �Que voulez-vous ? Cr�er en une heure un Etat �quilibr� � tous les niveaux ?� a-t-il lanc�. �Dans certains pays, ils n'y arrivent jamais, dans d'autres cela prend des d�cennies et des d�cennies. Ce n'est tout de m�me pas aussi simple que de faire des cr�pes !� s'est-il emport�. L'ancien pr�sident russe (2000-2008), qui avait choisi son successeur Dmitri Medvedev apr�s deux mandats cons�cutifs, a cependant refus� de pr�ciser ses intentions pour 2012, lorsque le prochain locataire du Kremlin devra �tre �lu. �Cela m'int�resse bien s�r � j'allais dire autant que tout le monde, mais en fait plus �, mais je n'en fais pas une obsession�, a-t-il soulign�. �L'essentiel est que les probl�mes de 2012 ne nous d�tournent pas de notre route vers un d�veloppement stable�, a-t-il insist�. �Dans l'ensemble, notre pays se d�veloppe avec constance, normalement, je ne vois aucun probl�me d'ampleur�, a jug� le Premier ministre. MM. Poutine et Medvedev ont assur� qu'ils se mettraient d'accord sur l'identit� de celui qui participera au scrutin. Selon les observateurs, l'actuel Premier ministre est rest� l'homme fort du pays. Interrog� sur les manifestations d'opposition qui sont r�guli�rement dispers�es sans m�nagement par la police, Vladimir Poutine a estim� que la faute en revenait aux opposants qui ne respectent pas la loi. �Il faut obtenir l'autorisation des autorit�s locales. Vous l'avez ? Alors manifestez. Vous ne l'avez pas ? Vous n'avez pas le droit. Si vous y allez quand m�me, vous recevrez des coups de matraque sur la t�te�, a lanc� M. Poutine, soulignant qu'il en serait de m�me �� Londres�. Ces propos ont scandalis� les opposants russes. Boris Nemtsov, l'un des dirigeants du mouvement Solidarit�, a trait� M. Poutine d'�individu qui ment, m�chant et ignorant �. �Si les gens se rassemblent pacifiquement (...), on n'a pas � les frapper � la t�te avec des matraques. Il faut �tre sadique et d�tester son peuple pour demander � la police d'avoir recours � la force�, a-t-il d�clar� � la radio Echo de Moscou. L'opposition accuse les autorit�s d'interdire syst�matiquement ses rassemblements ou de chercher � les cantonner � des endroits o� elles n'auront aucune visibilit�. La prochaine manifestation est pr�vue aujourd�hui sur la place Trioumfalna�a, au centre de Moscou, mais la mairie a ferm� les acc�s � ce lieu par des barri�res m�talliques, assurant que la construction d'un parking y est pr�vue. Les opposants accusent le pouvoir d'avoir agi de la sorte pour y emp�cher la tenue de leur traditionnel rassemblement chaque 31 du mois pour le respect de la libert� de manifester (en r�f�rence � l'article 31 de la Constitution).