Position n Ouvrir la gare et établir le dialogue avec les autorités de wilaya, est l'ultime condition posée par les transporteurs de la wilaya de Tizi Ouzou pour reprendre le travail. Lors d'une conférence de presse organisée, hier, à Alger, des transporteurs de cette wilaya ont affirmé, au nom de leurs confrères, ne pas reprendre le travail si les autorités ne rouvrent pas la gare routière fermée depuis maintenant dix jours. Ils disent refuser de se plier à la décision de les transférer vers Kaf Naja, un site situé à Ihasnaouène, sur la rocade sud du chef-lieu de la wilaya. Selon eux, cette gare ferroviaire, qui devait servir de gare de liaison, est située dans un endroit désert qui n'a pas les commodités d'une gare interwilayas et n'offre pas aux usagers les services de première nécessité. Ils demandent aux autorités de wilaya de rouvrir la gare afin qu'ils puissent reprendre le travail tout en réfléchissant ensemble sur un plan de circulation adéquat. Pour ces quelque 400 transporteurs, accepter de quitter l'actuelle gare pour rejoindre la nouvelle qui leur est destinée, signifie, ni plus ni moins, qu'aggraver leur situation. Ils déplorent d'ailleurs le fait que les autorités de wilaya ne les aient pas concertés au cours de l'établissement de ce plan. Il est à savoir qu'il était prévu la réalisation d'une gare routière multimodale à Boukhalfa, à l'entrée ouest de Tizi Ouzou. Alors que ce projet est visiblement tombé à l'eau, les transporteurs s'étonnent de cette décision subite de transfert, sans informer les transporteurs et encore moins sensibiliser les citoyens, ont il affirmé. En effet, les habitants de cette wilaya se retrouvent depuis plus d'une semaine coupés du reste du monde ou contraints de prendre un taxi ou louer les services d'un «clandestin» à des prix pouvant aller de 300 à 1 500 DA. Il est à savoir qu'en plus de son parc moderne et riche en véhicules, Tizi Ouzou constitue l'une des principales lignes dans le pays vu le nombre de personnes qui s'y rendent quotidiennement. L'absence d'un secteur économique employeur a, en effet, contraint la population à se rendre dans les villes limitrophes à la recherche d'un poste de travail. «Cette prise de décision de délocalisation de la gare routière qui, soi-disant, répond à un plan de circulation (s'il y en a un) qui viserait à désengorger la ville, s'avère aléatoire dans le sens où elle n'a été précédée d''aucune concertation avec les opérateurs économiques concernés et d'aucune sensibilisation des citoyens concernés dans leur quotidien», peut-on lire dans un message adressé par le collectif des transporteurs au ministre du secteur. Ces derniers s'interrogent même sur les réelles raisons ayant motivé cette délocalisation précipitée. Il est à savoir que le schéma de transport de cette wilaya a connu un réel chamboulement ces derniers jours. Il s'agit principalement de la délocalisation des stations reliant la ville aux autres localités vers des zones éloignées. Ce choix est également contesté.