Un journal serait au centre d'un scandale sans précédent en Grande-Bretagne, alors que le Premier ministre a demandé l'ouverture d'une enquête. Un scandale d'écoutes téléphoniques émanant du journal News of the World, secoue la Grande-Bretagne ces derniers jours, embarrassant les médias et le magnat de la presse, Rupert Murdoch, propriétaire du journal. L'affaire, dont s'est saisi le Parlement britannique mercredi, est devenue un scandale national en Grande-Bretagne. Les députés ont dénoncé au cours d'un long débat «les dérives» de la presse et «l'indécence» de News Corp, le groupe propriétaire du journal au centre du scandale. Certains ont évoqué le «plus grand scandale de presse des temps modernes». Il s'agit d'un journal accusé d'espionner depuis des années, par le biais des écoutes téléphoniques, des hommes politiques et des célébrités, mais aussi des victimes de crimes, voire d'attentats terroristes. Ce tabloïd, paraissant le dimanche, a piraté des messageries de téléphones portables de victimes de crimes ou de leurs proches, selon les premiers éléments de l'enquête. Des proches des soldats tués en Irak et en Afghanistan pourraient avoir été victimes de piratage, selon un rapport sur l'affaire. Ces révélations ont provoqué un vif émoi en Grande- Bretagne, au sein de la population et de la classe politique qui demandent une enquête publique «rapide et sans tabous». Des journaux, appartenant au groupe Murdoch, risquent d'être éclaboussés par l'affaire. Le Premier ministre britannique, David Cameron, a demandé l'ouverture d'une enquête pour faire toute la lumière sur les possibles piratages de messageries téléphoniques par le journal. «Il faut qu'il y ait une enquête, peut-être plusieurs pour que l'on comprenne ce qui s'est passé», a affirmé M. Cameron devant les parlementaires. Le Premier ministre s'est prononcé «en faveur d'enquêtes sur l'éthique journalistique», tout en souhaitant que la priorité absolue soit donnée à «l'enquête de police de grande ampleur en cours». Le Premier ministre Cameron, qui a bénéficié du soutien des journaux de Rupert Murdoch lors de sa campagne électorale, assurait encore récemment que la décision du gouvernement n'allait pas être influencée par le scandale. Par ailleurs, le parti des Travaillistes, opposition, accuse les Conservateurs au pouvoir de complaisance vis-à-vis du groupe du tabloïd incriminé.