Le président de l'APC de Sidi Amar et 6 de ses proches collaborateurs, dont un vice-président, sont incarcérés depuis des mois. Ils auraient commis des actes contraires à la loi. C'est pour les mêmes griefs qu'une trentaine d'élus et cadres de l'APC de Annaba ont été récemment entendus par les magistrats pour harcèlement sexuel. Le vice-président chargé de l'urbanisme et de l'aménagement de la commune d'El Hadjar a été également placé sous mandat de dépôt. La gestion de ces cinq dernières années de cette commune est placée sous le microscope des enquêteurs de la brigade économique et financière. Ce samedi, c'est le président de l'APC de Berrahal qui se retrouve sous les feux de la rampe. Il a été relevé de ses fonctions et pourrait faire l'objet de poursuites judiciaires pour des actes de gestion répréhensibles. La liste s'est allongée avec la mise sous le microscope des enquêteurs de la comptabilité et des actes de gestion de l'APC d'El Bouni du précédent mandat. Mais c'est certainement cette affaire de cession à des prix différents de 2 terrains d'investissement dans la même zone d'une même surface dans la commune de Tréat qui fait actuellement l'objet de vives discussions sur la place publique. Des documents, dont des minutes, sensés être confidentiels d'une administration de l'Etat circulent sur cette affaire. Cette litanie d'accusations accable les institutions gérées par les élus et les cadres de l'Etat. On y trouve pêle-mêle les difficultés économiques de la wilaya, la montée du chômage, la bureaucratie, la corruption, le trafic d'influence et les fléaux sociaux. Le directeur de l'exécutif en a pris connaissance et a mesuré l'étendue des dégâts lors de ses sorties sur le terrain et les réunions avec les élus, les membres de son exécutif et les représentants des associations civiles. Le tout est ponctué par la conclusion précisant que l'ensemble des décideurs locaux est coupé des réalités que vivent plus de 600 000 habitants de Annaba. Toutes ces affaires sont d'autant plus lourdes de conséquence. Ces dix derniers mois de l'année, la chasse mise en place par la police judiciaire et par les gendarmes a été très active. La majorité des élus qui restent sont aujourd'hui encalminés dans plusieurs méandres des affaires. En cette fin d'année 2005, la wilaya de Annaba ressemble aux écuries d'Augias, très difficiles à nettoyer. Ce qui expliquerait la colère difficilement contenue du directeur de l'exécutif au contact des vérités. Elles lui sont assénées par les populations des 12 communes qu'il a visitées. Installé malgré lui dans le rôle d'un chef de campagne d'une opération de nettoyage, il semble ne pas se retrouver malgré la cohérence de sa stratégie d'approche des problèmes socio-économiques. Les tentations de l'argent et de la magouille de son entourage direct et indirect minent ses efforts pour ramener un peu plus de moralité dans la gestion des affaires publiques. Le préjudice commis au détriment du Trésor public est très important. Il se chiffre à plusieurs dizaines de millions de centimes. « Il est indispensable de procéder à la démolition de la bâtisse réalisée sur le compte de l'Etat, il y a une dizaine d'années. Cette bâtisse d'extension de la maison des jeunes présente des risques, car construite sans fondation et sans respect des normes urbanistiques », a lancé un des élus de la commune au wali. Ni lui ni ses proches collaborateurs n'ont parlé d'ouverture d'une enquête sur cette affaire. Elle porte atteinte à la population de Seraïdi qui, malgré son potentiel agricole, forestier, minier et touristique d'une richesse inestimable reste la commune la plus déshéritée de l'Algérie.