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Bowling for «Columbo»
Hommage à Peter Falk (1re partie)
Publié dans El Watan le 11 - 07 - 2011


Pour le commun des mortels, il s'appelle Columbo.
Il porte une gabardine élimée, il roule dans une 403 cabossée.
Il est marié, père d'une fillette et passe le plus clair de son temps
à évoquer sa femme que nul n'a croisée.
Et bien entendu, il a un œil de verre ; ce qui explique, peut-être, sa lucidité. En revanche, la majorité de ses admirateurs ignore son prénom. C'est un héros récurrent. Quelle est donc l'origine de son succès ? Le secret de sa légende et de sa longévité ? Sont-ils liés à la performance de son interprète ou par l'originalité de son scénario ? Ou tout simplement par le contexte de sa production ? La recette de la confection de la série Columbo tient à plusieurs facteurs. Il s'agit, de prime abord, de la création d'un anti-héros opposé à tous les canons esthétiques en vigueur. Il mâchouille un cigare. Il n'hésite pas à écaler un œuf au milieu de la nuit. Il refuse toute invite, verre ou charme d'une dame, s'étend volontiers sur une moquette ou un tapis pour y recueillir un indice et mange comme le brave peuple un plat latino épicé : le chili con carne.
C'est le contraire d'un James Bond, œil clair, humour dévastateur, flegme et élégance. Ajoutons à cette panoplie, pour l'un, l'absence de toute arme et, pour l'autre un automatique fabriqué par une firme allemande, prolongement ou double de l'évocation de sa sexualité.
DES MILLIONS DE FANS
L'apparition de Columbo est contemporaine de l'Amérique embourbée dans la jungle du Vietnam et sa contestation par la rue. Ses géniteurs sont deux brillants intellectuels, Richard
Levinson et William Link, auteurs, par ailleurs, de 14 autres séries, non moins célèbres, dont Mannix, Arabesque, Un shérif à New York, Ellery Queen. Les professionnels les considèrent comme les «Rolls Royce» de l'industrie télévisuelle. Ils croulent sous les prix : 2 Emmy, 2 Golden Globe Awards, 2 Edgar Allan Poe Awards… et des millions de téléspectateurs, car Columbo se décline dans toutes les langues du monde.
Nous sommes en 1967, les créateurs de Columbo signent une pièce de théâtre ; elle sera adaptée par Universal TV. Réalisé par Richard Irving, le pilote s'intitule Inculpé pour meurtre, avec Gene Barry et Peter Falk, le premier joue le rôle d'un psychiatre manipulateur ; il utilise sa maîtresse, une jeune comédienne ratée pour se débarrasser de sa femme. Mais l'enquêteur la fait craquer et réussit à élucider le meurtre prémédité, la veille du départ du couple à Acapulco, après que la maîtresse, parfaitement déguisée, eut pris la place de l'épouse légitime.
Cette dernière simule une algarade avec son mari et quitte l'avion sous les yeux d'une dizaine de témoins. C'est un alibi en béton. Sa diffusion est largement suivie. Universal tient un filon ; les auteurs de la pièce écrivent un deuxième épisode : Rançon pour un mort, porté à l'écran par le même réalisateur, où une avocate brillantissime tue son mari en simulant un rapt et en exigeant une rançon. Le succès se confirme. La légende du lieutenant Columbo est née. Entreprise au début des années soixante-dix, elle va traverser la fin du xxe et le début du XXIe siècles. Elle comprend 69 épisodes ; le dernier date de 2003. Son titre : Columbo et le monde de la nuit, une plongée dans le monde interlope des fêtards ; ce qui fait une moyenne de deux numéros par an. Rappelons, cependant, qu'elle a été interrompue durant dix longues années, de 1978 à 1988. Diffusé le 20 février 1968 sur NBC, le premier épisode est un téléfilm ; il ne porte pas encore le titre de la série : c'est l'originalité du scénario qui va l'imposer. D'emblée, le téléspectateur assiste au meurtre et donc au mode opératoire de son auteur.
Columbo n'apparaît qu'après la séquence du meurtre ; ce qui correspond au point de non-retour, c'est-à-dire au moment de la consécration de la situation dramatique. Le héros récurrent est désormais au cœur du récit, il va reconstituer, preuves à l'appui, toutes les pièces du puzzle en commençant par la fin ; ce qui n'exclut pas le suspense, car les auteurs créent toujours de nouvelles difficultés et donc de nouvelles énigmes à élucider : obtenir des aveux de l'assassin. C'est la marque de fabrique, «le brevet» ou la griffe de Livinson et Link.
UN NON-VIOLENT
Tous les scénaristes engagés par Universal Télévision sont tenus de respecter la bible et les caractères des personnages, sauf dans l'épisode de la saison 3 qui a pour titre Candidat au crime, où le meurtrier, un futur sénateur, n'est démasqué qu'à la fin et dans l'épisode de la saison 11, A chacun son heure, dont la trame débute un dimanche à 21h et finit le lundi à 15h30, laps de temps nécessaire au lieutenant — qui apparaît dès le générique au milieu d'une foule d'invités assistant au mariage de son neveu avec un mannequin — pour enquêter et arrêter l'auteur de l'enlèvement de la mariée.
Si le scénario est d'une facture très classique, il n'en demeure pas moins un modèle de genre basé sur la déduction, méthode du lieutenant qui perce l'identité du «méchant» en analysant un jeu de photographies.
C'est également l'unique épisode où l'on voit le lieutenant armé d'un Smith et Wesson ; mais contrairement à ses collègues, il n'en fait pas usage, car c'est un non-violent. Le personnage de Columbo n'a pas été créé de toute pièce.
Dans le premier pilote, il porte un costume gris-bleu sans gabardine, sa femme est totalement absente ; même remarque pour sa voiture et pour son chien, un basset qu'il appelle platement le chien. Ces détails apparaîtront plus tard, lors de la deuxième saison. Les scénaristes les adopteront définitivement. Dès lors, ce seront des attributs du personnage, mieux, des caractéristiques.
Désormais, le téléspectateur connaît l'intimité et les goûts du lieutenant, même si sa femme et sa fillette demeurent hors-champ. On les verra dans un unique épisode intitulé : Madame Columbo, le mystère de l'interphone, le rôle est tenu par Kate Mulgare ; elle a la trentaine, sa fille, une douzaine d'années. Mais son mari est absent. Elle va mener une enquête avec la collaboration d'un sergent. Ils réussissent à empêcher le projet d'un meurtre suite à la découverte d'une conversation. Force est de constater que cette «Madame Columbo» n'a aucun charisme. Cet épisode n'eut aucune suite ; la famille de Columbo ne sera qu'une évocation durant les 12 saisons que compte la série.
A suivre

Abderrezak Hellal. Cinéaste et écrivain


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