Des fans criaient le nom de la vedette dès le début du gala et chantaient avec lui toutes ses chansons qu'ils ont apprises par cœur. L'artiste a entamé sa représentation, qui durera plus de deux heures, par la chanson Tamurt (Pays). Puis, d'autres titres ont suivi : Bghigh akemhemlagh (Je veux t'aimer), Amsebridh (Le routard), Houria, Khali Slimane, Tiloufa, Ray oulach et bien d'autres tels que Sfina, chantée auparavant avec Iddir, et Travail au noir, mariage blanc, chantée en langue française. A la fin du concert, la fameuse chanson Tabalizt (La valise), tant réclamée par le public, les jeunes et moins jeunes se sont précipités pour avoir une petite discussion avec le chanteur. «Nous avons été comblés par Ali Amrane», nous ont dit Mahfoudh et Walid, des étudiants de Béjaïa. La soirée a été également animée par d'autres artistes, comme Mouchette, une jeune chanteuse qui a interprété des chansons étrangères qu'elle a adaptées en kabyle. Le groupe Amsiwen de France et l'artiste Ouazib Mohand Ameziane ont aussi fait le bonheur des spectateurs, qui ne demandaient qu'à s'amuser en cette première soirée du Festival de Djoua qui a, cette année, dû changer de site. Les organisateurs ont été contraints de chercher un autre lieu, à quelques semaines seulement de la date prévue de l'ouverture, suite à l'opposition des propriétaires du premier site. «Ces terrains appartiennent aux services des Forêts, il n'y aura donc plus de problèmes», nous informe M. Khelfaoui, président de l'Association de Djoua, rencontré sur les lieux du festival. Même si ce nouveau site se trouve à une altitude moins élevée que le précédent, la vue qu'il s'offre aux yeux n'en est pas moins sublime. VUE IMPRENABLE Les juilletistes, venus de différentes régions, n'arrêtaient pas de filmer cette vue panoramique dominant le golfe de Béjaïa. Le vaste terrain qui accueillera désormais le festival chaque année a été aménagé en un temps record. De gros moyens ont été déployés pour accueillir les vacanciers devenus, pour la plupart, des habitués du festival. A notre arrivée sur les lieux, en fin de journée de samedi dernier, des groupes de jeunes étaient en train d'installer des tentes ici et là, le sourire aux lèvres. C'était parti pour une bonne semaine de détente. Les familles étaient également au rendez-vous. Celles-ci, faut-il le dire, étaient très à l'aise, rassurées par la sécurité qui régnait. Des éléments de la Gendarmerie et de la Sûreté nationale ainsi que de la police communale sécurisent en permanence les alentours du site. De plus, 400 vigiles, reconnaissables à leurs gilets rouges accueillent, orientent et veillent au bien-être des visiteurs. Même si certains ont critiqué l'absence de quelques commodités, beaucoup sont reconnaissants des efforts qui ont été fournis. Parmi eux, Ali Amrane, visiblement heureux de prendre part au festival. «Cela me fait plaisir d'être là», nous a-t-il confié avant de monter sur scène. Et d'ajouter : «L'endroit est magnifique et c'est grâce aux organisateurs dont les efforts sont à saluer que le festival a pu surmonter tous les obstacles», a lancé Slimane Hachi. Et de poursuivre : «Cela nous a permis de reconquérir et la montagne et la nuit.» Pour sa part, Djamel Alam a invité les familles à venir plus nombreuses.