Les habitants ne peuvent indéfiniment recourir à l'eau des citernes, laquelle, outre son prix prohibitif, n'est pas sans risque sur la santé. Le week-end dernier a été, à l'instar d'autres régions, très chaud à Collo. Des citoyens « assoiffés » et excédés ont fini par se diriger vers les bureaux de l'Algérienne des eaux (ADE), sis au siège des services techniques communaux, pour en fermer les portes et les cadenasser. Les représentants de l'ADE, le personnel, ainsi que des agents communaux, se sont ainsi retrouvés bloqués durant plus d'une heure. Cette nouvelle forme de protestation avait un seul motif: l'eau. «Au centre ville, l'eau n'a pas coulé dans les robinets voilà déjà plus de dix jours et avec ça on essaye de parler d'encourager le tourisme. Tout le monde sait qu'en été, la ville accueille un nombre impressionnant d'estivants et si l'eau manque éternellement, ces touristes vont finir par aller se baigner ailleurs. Ce serait un grand manque pour le commerce local», témoigne un habitant de Collo. Selon d'autres témoignages, la situation dans d'autres quartiers, comme Chatti, est encore plus grave car l'absence du liquide précieux dure depuis plus d'un mois. Cet état quasi imposé, perturbe énormément les habitants en cette période estivale, les obligeant souvent à recourir à l'approvisionnement par citerne. «On peut se dépanner en payant 700 DA la citerne, mais on ne peut pas se permettre d'acheter éternellement notre eau à ce prix», estiment les habitants. Il a fallu l'intervention du P/APC et celle du directeur de l'ADE pour ramener les manifestants à de meilleurs sentiments. Des représentants des habitants des quartiers cités ont alors été conviés à une réunion pour débattre du problème. Contacté, le directeur, tout en reconnaissant ces perturbations, tiendra à relever que la cause principale est en relation avec «les chutes de tensions électrique enregistrées au niveau de la station de traitement de Béni Zid qui alimente quand même un groupement important composé des villes de Collo, Kerkera, Chraïa, pour ne citer que ces grandes agglomérations». A cela s'ajoute, selon lui, la vétusté de la canalisation principale qui a fini par occasionner d'importantes fuites. Pour ce qui est des solutions, notre interlocuteur a formellement promis que «d'ici un mois tout rentrera dans l'ordre; Collo et l'ensemble du groupement desservis à partir de cette station, seront alimentés en continuité et en quantité». Il précisera que le projet de la nouvelle canalisation, longue de 50 km est actuellement en cours et devra être achevé avant le mois de septembre prochain. En attendant, les habitants de Collo devront prendre leur mal en patience d'autant plus que le mois de Ramadhan est proche.