La lutte antitabac en milieu scolaire ne doit pas être « occasionnelle », mais « continue et intégrée » aux autres programmes de surveillance de la santé de l'enfant et de l'adolescent, recommande une étude épidémiologique sur la fréquence de la consommation tabagique dans une population d'enfants et d'adolescents scolarisés en milieu rural. Les résultats de l'étude menée par le service de pédiatrie du CHU de Tlemcen, dans la daïra de Remchi, révèlent que 10,3% des élèves (19,6% de garçons et 1% de filles) ont déclaré être des « fumeurs actuels » (FA), 6,8% « fumeurs occasionnels » (FO) et 3,5% « fumeurs quotidiens » (FQ). L'usage de la cigarette chez les FQ a augmenté avec les années d'étude passant de 4,9% en 1re année moyenne à 39,1% en 3e année secondaire. Le taux diminuait par contre pour les FO et passait de 21% en 1re année fondamentale à 10% en 3e année secondaire, selon l'étude qui a touché un échantillon représentatif de 1192 élèves scolarisés dans les deux cycles moyen et secondaire. L'âge moyen à la première cigarette était de 10,97 ans. La consommation dépassait 20 cigarettes/jour chez 7% des FQ et 47% se disaient cigarette-dépendants, alors que 55,9% des fumeurs ont déclaré s'approvisionner librement dans les commerces, selon toujours l'étude publiée récemment. Sur les effets du tabagisme sur la santé, 93% des élèves ont déclaré avoir été informés sur les effets néfastes de la cigarette, mais seulement 32% ont déclaré avoir reçu des informations en milieu scolaire sur les dangers de la cigarette. 11% des élèves ont déclaré être exposés à la fumée du tabac des autres (tabagisme passif) à la maison pendant presque tous les jours de la semaine. 77% de non-fumeurs (NF) et 76% de « fumeurs occasionnels » étaient d'accord pour interdire la cigarette dans les endroits publics. En outre, 73% des fumeurs ont déclaré avoir l'intention d'arrêter de fumer pour des raisons de santé, 63% pour des raisons financières, mais 26% seulement ont déclaré avoir bénéficié de l'aide émanant d'un programme ou d'un professionnel (programme de lutte antitabac, médecins...). Par ailleurs, 4,7% des élèves ont déclaré avoir utilisé des produits du tabac autre que la cigarette (tabac à chiquer essentiellement). Par ailleurs, la prévalence de l'asthme et des affections respiratoires chroniques était de 7,1%, et 14% des autres élèves avaient des difficultés respiratoires (5,7% de siffleurs et 8,2% de tousseurs). Et 37,7% des fumeurs actuels étaient soit malades diagnostiqués et/ou présentaient des difficultés respiratoires contre 18,8% pour les non-fumeurs. En conclusion, l'étude souligne que si la prévalence du tabagisme en milieu scolaire retrouvée dans cette daïra rurale de l'Ouest algérien n'est pas très importante en comparaison avec d'autres pays maghrébins ou occidentaux, elle peut rapidement changer en raison des influences socioculturelles (publicité, télévision...) et de l'accès facile à la cigarette.