Le transport en commun demeure l'un des points noirs d'une ville où les usagers continuent de subir le diktat des propriétaires de véritables «boîtes de sardines». Pour se déplacer en voiture d'un côté à l'autre de la capitale des Hauts-Plateaux, il vous faut du temps et de la patience. L'automobiliste doit en outre se doter d'un masque à gaz. Sinon il sera asphyxié par la fumée dégagée par les «turbines» de ces tacots faisant office de transport urbain. L'absence de rigueur et de contrôle ont fait que ces bus, n'ayant de bus que le nom, sillonnent les rues et la principale artère de l'agglomération alors que leur véritable place est à Aïn Mouss où est implanté le «musée» de la casse. Ne se souciant guère de la dégradation de l'environnement d'une agglomération en panne et de la santé de leurs concitoyens, massacrés par la pollution générée par ces ambulantes «centrales» d'un autre temps, les responsables de la direction de l'environnement et du secteur du transport, qui cautionnent par leur silence un tel désastre, ne font toujours rien pour débarrasser la cité de ces pollueurs et encombrants engins prohibés sous d'autres cieux, et pas à Sétif, laquelle est transformée en grande poubelle. Il faut dire que des engins datant des années 1982 sillonnent Sétif dont la propreté a été justement souillée par ces machines qui ne rendent par ailleurs aucun service à leurs usagers, obligés de faire avec de mauvaises prestationsde service. Pis encore, les automobilistes et les piétons sont de temps à autre victimes des pannes récurrentes de ces «boîtes à sardines» qui n'offrent, faut-il le rappeler encore une fois, aucun confort ou sécurité à une clientèle prise en otage. Interpellé un jour à propos de la vétusté de certains engins, réformés et interdits à la circulation ici et là, un «massoul» (responsable), qui ne veut parler que sous le sceau de l'anonymat, nous a dit: «La réglementation en vigueur n'a toujours pas abordé le volet de réforme des anciens tacots.» Avec une telle manière de faire, la réglementation ainsi que le législateur, qui n'emprunte sans nul doute jamais ce genre de transport, donnent «carte blanche» à certains transporteurs à l'origine des nuisances sonores, de la pollution, de l'encombrement, des embouteillages, de l'inconfort des usagers, des accidents et du malheur de nombreuses familles sétifiennes. En attendant la mise à neuf du transport urbain, le retour des calèches est plus que jamais souhaité.