Des expériences l'une graphique et l'autre cinématographie sont nées de l'échange culturel qui a pris fin ce 27 juillet entre Béjaïa et la Haute-Normandie dans le cadre d'un partenariat entre, d'un côté, le théâtre régional Malek Bouguermouh de Béjaïa (TRB) et les éditions Tira, et de l'autre, la région de Haute-Normandie et l'association Tafsut, carrefour de la culture kabyle et normande. La place Manuel Texeïra Gomès a accueilli la performance de Saïd Atek, un plasticien algérien établi en France, qui a chapeauté un atelier de peinture d'une quinzaine de jeunes plasticiens, dont des élèves de l'école des Beaux Arts d'Azazga, qui ont réalisé les décors de la compagnie de théâtre de rue la Litote.«C'est une expérience graphique étonnante. C'était étonnant de voir autant d'engouement et d'implication. En général, les ateliers, c'est deux heures et demie d'expression mais on a vu des jeunes, présents du matin au soir, en train de travailler et ne pas lâcher un seul moment d'expression. J'étais un élément presque observateur», nous dit Saïd Atek. Sur la place Texeïra Gomès, la performance a consisté en une espèce de ruche où des artistes ont réalisé collectivement une grande peinture sous un air de musique improvisé par le groupe Mazal de Timezrit et entourés d'un public. «C'était une expérience en commun qui est partie de rien, tout est improvisé. Chacun construit et détruit d'une façon complice face à un public qui, en intimidant, pousse à la recherche de lignes, de formes et d'expressions inattendues», explique l'artiste en chef. Partage culturel En parallèle, s'est invité dans la rue le film d'animation réalisé dans le cadre d'un atelier et projeté au public. «Sur une semaine, on a pu réaliser un film de 4'30. Le but était de construire une histoire ensemble, avec des jeunes. Au fil des discussions, on a appris à se connaître et puis une histoire a émergé. Il y a eu pas mal de participants qui font partie de l'association Project'heurs», nous dit Nicolas Diologent qui a coiffé cet atelier. «Je ne savais pas à quoi m'attendre sincèrement en arrivant ici. C'est une vraie semaine d'échange cinématographique très riche», ajoute-t-il. La présidente de l'association Tafsut, Micheline Molinier-Khouas, souligne «l'importance de faire des échanges culturels et de mélanger nos expériences entre Algériens et Français». «Le programme a été complètement applaudi. La performance de Saïd Attek, invitant les autres acteurs algériens à montrer leurs capacités, leurs talents, m'a frappée», nous dit-elle. «Nous sommes venus avec huit artistes, espérant que Brahim viendrait avec huit autres artistes en Normandie», conclut-elle. «Nous serons à Rouen pour la restitution qui aura lieu en novembre et en décembre au Festival du livre de la jeunesse en attendant la semaine culturelle de Béjaïa à Rouen», nous informe Brahim Tazaghart, responsable des éditions Tira, l'homme par qui cet échange est arrivé.