Décharge interdite ?, est le titre d'un documentaire réalisé par Tahar Yami, actuellement installé en France. L'avant-première a eu lieu samedi dernier, à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, en présence d'un nombreux public. Produit par la boîte audiovisuelle Avipixel, basée à Paris, ce reportage pointe le doigt sur le «fléau» des ordures ménagères en Kabylie. Les images ont été tournées à Azazga, Azeffoun, dans la forêt de Yakouren, au marché de Oued Aïssi, à Larbaâ Nath Irathen et à la Nouvelle-Ville de Tizi Ouzou. «Dans le voyage en pays kabyle, le beau paysage tant vanté côtoie un décor désolant, fait de gigantesques montagnes d'ordures et de toutes sortes de détritus. Partout, c'est le même spectacle, une image triste qui s'affiche dans chaque village, dans chaque ville, dans toutes les cités, devant les bâtiments. Ces décharges sauvages semblent s'installer durablement, partout, dans l'indifférence et la complicité de tous. Les populations ont tendance à s'accommoder à la prolifération de ces saletés. Les autorités paraissent impuissantes devant ces situations qui défient toute règle d'hygiène, de santé et de protection de l'environnement. Absence de civisme et de réponse adéquate pour une question aussi sérieuse : il faut agir !», écrit Tahar Yami dans le flyer du film. Commentaire en tamazight Commenté en kabyle par Abderrazak Larbi Cherif, journaliste à Berbère Télévision et sous-titré en français par Sabrina Douali, sur un fond musical de Mustapha Lahcen et Mouloud Ounoughène, ce documentaire de 26 mn a suscité des débats à la fin de la projection et ce, en présence du directeur de l'environnement de la wilaya, des représentants d'associations écologiques et de nombreux citoyens. «A l'occasion de mes retours réguliers dans la région, je découvre ce spectacle de désolation. La population s'accommode à cette image. Je voulais contribuer, de sorte à inciter le citoyen à une prise de conscience en mettant en avant des scènes choquantes, susceptibles de servir de support à un débat autour de cette question avec toutes les parties concernées (citoyen, autorités, associations écologiques…). Nous devons prendre en charge sérieusement ce problème en réfléchissant à des solutions adaptées pour ne pas compromettre l'avenir des générations à venir. Nous ne devons pas nous arrêter au seul stade du constat, mais nous devons nous engager dans le débat, à commencer par le secteur de l'éducation, en impliquant les acteurs concernés et les pouvoirs publics», fera remarquer le réalisateur du film.