Le film documentaire décharge interdite de Tahar Yami sera à l'honneur samedi à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou pour une projection en présence du réalisateur. Contrairement au film et autres vidéos en circulation sur la toile ou même sur les écrans de la télévision nationale vantant la beauté des sites et de paysages en Kabylie, Yami a braqué sa caméra sur l'autre revers de la médaille, celui des décors désolants faits de grandes montagnes d'ordures et de toutes sortes des détritus jonchant les fossés et les accotements débordant jusque sur la chaussée. Aucune route n'est épargnée par ce phénomène où l'homme est le seul responsable. Car devant l'ampleur des dégâts et la persistance des populations à nuire à leur environnement qui se dégrade de jour en jour et à la nature, les pouvoirs publics en dépit de toute leur bonne volonté semblent impuissants. Ce documentaire, lauréat du prix Spécial jury au festival du film amazigh en mars dernier à Azeffoun se veut, selon son réalisateur «un message fort» en direction notamment du citoyen et tous ceux qui peuvent «faire quelque chose» pour sauver la beauté des sites et sauver la biodiversité. Le documentaire ne s'est pas focalisé sur un seul endroit mais a «zoomé» plusieurs contrées de la Kabylie, selon Yami, intervenu hier sur la chaîne II de la radio nationale. «C'est pratiquement toute la Kabylie qui est concernée car il est difficile de trouver un espace épargné par les décharges sauvages», a-t-il dit avant de citer, les villes de Tizi Ouzou, Azzazga, Yakouren, Azeffoun, Larbaâ Nath Irathen, Aïn El Hammam. Par ce court métrage de 26 minutes, le réalisateur a dit vouloir participer dans la lutte pour la sauvegarde de l'environnement et «attirer l'attention de tous les concernés notamment les populations sur les dangers des décharges sauvages». «ce n'est pas seulement les pouvoirs publics qui sont concernés, mais tout un chacun», a dit Yami qui s'est déclaré «désolé» par ce phénomène qui est n'est pas propre à la Kabylie, mais malheureusement à tout le pays.