Des consœurs, journalistes femmes de la Chaîne IV d'expression amazighe, affiliée à la Télévision nationale publique l'ENTV, ont déposé plainte, ce jour mercredi 3 août 2011, contre leur directeur, pour harcèlement sexuel. La plainte a été officiellement introduite par l'avocat du Syndicat national des journalistes, Me Youcef Dilem auprès du parquet de la République au niveau du tribunal de Sidi M'hamed à Alger. Ce recours à la justice est une extrémité, hélas, inévitable pour des consœurs bafouées dans leur intégrité morale, et rendue d'autant plus incontournable par la campagne de représailles que mène à leur encontre le directeur de la Chaîne IV depuis qu'elles avaient osé briser le silence et porter l'affaire sur la place publique. L'homme se prévaut publiquement d'une «amitié» protectrice et donc immunisante du chef de l'Etat. Il a pu, en tout cas, bénéficier jusque-là de tergiversations complices de la direction de l'ENTV, et ce, en dépit des instructions du ministre de la Communication qui lui demandait l'ouverture d'une enquête avec, éventuellement, la prise de mesures conservatoires, à la demande du syndicat, le 13 juillet 2011. Le syndicat, qui fait confiance à la justice pour rétablir nos consœurs dans leurs droits, réitère son appui indéfectible et incessant, à l'ensemble des journalistes de la Chaîne IV qui subissent une intenable pression, faite d'intimidations et de tentatives de politiser une affaire qui n'est et ne restera que ce qu'elle est en fin de compte : une affaire de mœurs qui empoisonne la vie de nos consœurs depuis des années. P/Le Syndicat national des journalistes Le secrétaire général Kamel Amarni