Les habitants, exaspérés par une situation qui leur empoisonne la vie, ont manifesté en bloquant la route. Après les manifestations ayant secoué, il y a une quinzaine de jours, la région de Djebel Meksen, dans la commune de Salah Bouchaour, des habitants ont tenu à nous inviter, une fois encore, à constater sur place la dure réalité dans laquelle ils continuent de vivre. «On a bloqué la route pour attirer l'attention des responsables locaux sur nos problèmes. Ces derniers se sont certes déplacés et promis des solutions, mais nous attendons encore un signe de leur part», déclare l'un des habitants de cette agglomération. «Regardez les déchets qui s'entassent depuis plusieurs jours déjà ; personne n'est venu les ramasser. C'est un véritable danger qui guette nos enfants, actuellement en vacances, et qui passent beaucoup de temps dehors. Le camion de ramassage des ordures vient rarement jusqu'à notre village, nous laissant vivre au milieu des déchets et des mauvaises odeurs», témoignent encore d'autres habitants. D'autres problèmes qui avaient poussé les habitants à barricader la route sont également énumérés par ces villageois : «On ne dispose même pas de l'énergie électrique, on s'alimente par rétrocession à partir d'autres maisons, et l'été il devient impossible de faire fonctionner les appareils, ne serait-ce que les réfrigérateurs.» Ils insistent également sur la détérioration des routes, que ce soit celle menant à leur agglomération, ou celles à l'intérieur. Effectivement, il n'y a pratiquement pas de routes, mais juste des pistes poussiéreuses. «C'est en hiver que la situation se complique et nous empêche même des fois de faire parvenir nos enfants à leurs établissements scolaires. C'est une situation insoutenable que nous vivons, qui a fini par pousser certains habitants à refaire quelques tronçons par leurs propres moyens pour éviter un tant soit peu la poussière et la gadoue», assurent-ils. L'eau manque grandement dans cette localité, d'autant plus que c'est le Ramadhan. A ce sujet, les habitants estiment que le nombre de fontaines publiques mises à leur disposition par l'APC reste insuffisant, ce qui les amène à acheter des citernes pour s'alimenter à défaut d'aller, souvent à dos de mulet, remplir leurs bidons à partir de sources assez éloignées. Pour en savoir plus, nous avons pris attache avec le P/APC de Salah Bouchaour, qui nous a volontiers donné d'autres précisions. Il nous a fait part des actions en cours ou à venir pour être à l'écoute de ses concitoyens. Au sujet de l'épineux problème de l'eau potable en cette délicate période de jeûne, le P/APC dira qu'il fera incessamment placer trois nouvelles fontaines publiques qui seront implantées près des demeures qui se trouvent un peu éloignées de celles déjà existantes. «Cela atténuera considérablement le problème», a-t-il estimé. Pour l'alimentation en énergie électrique, il a affirmé que la Sonelgaz s'attelle actuellement à installer un nouveau transformateur disposant des capacités nécessaires pour alimenter les foyers de Djebel Meksen. Quant aux amoncellements des déchets dans le village, le maire a déclaré que l'APC a mis des agents permanents de la voirie qui devront s'en occuper. A ce propos, il nous donnera les explications suivantes : «La nature montagneuse des lieux, caractérisés par d'importantes pentes, représente, il faut le reconnaître, un obstacle de taille devant nos camions de ramassage. C'est d'ailleurs cette même nature qui nous entrave dans notre volonté de bitumer les routes. Néanmoins, nous allons allouer un peu d'argent sur le budget communal pour aménager au moins les pistes existantes.» Au sujet du souhait des habitants de bénéficier, à l'instar d'autres agglomérations de la commune, de logements ruraux, le P/APC dira qu'un quota de six attributions a été alloué aux agglomérations secondaires de la commune.