Comparaissant, en appel, devant la chambre pénale de la cour de Skikda, les 56 accusés, dont 19 en détention, ont de nouveau été jugés coupables de «faux et usage de faux, d'utilisation frauduleuse d'un cachet, fraude et spéculation sur le ciment, et de pratiques commerciales illégales». Les peines allant de 3 à 4 ans de prison ferme, prononcées à leur encontre en première instance par le tribunal correctionnel de Azzaba, ont de nouveau été requises par le représentant du ministère public, tard dans la soirée de jeudi dernier. Le jugement a été mis en délibéré pour le 10 août. Pour rappel, cette affaire, dite de la cimenterie de Hdjar Essoud, dans la commune de Bekkouche Lakhdar à l'est de Skikda, remonte au mois de février 2010, quand, agissant sur information, les gendarmes ont enclenché une enquête qui les mènera jusqu'à la wilaya de Annaba, pour remonter la filière d'un véritable réseau qui faisait main basse sur le ciment. A cette période, le marché du ciment enregistrait une grande spéculation et le prix du sac avait atteint alors des prix hallucinants, au moment où la production de l'usine tournait à plein régime. Une descente a alors été menée dans les dépôts de certains commerçants pour trouver d'importantes quantités du produit, au moment où le marché régional vivait une véritable pénurie. L'enquête finira par interpeller 56 personnes, ayant une relation directe et indirecte avec le réseau parmi lesquels figurent des entrepreneurs, des clients de la cimenterie, des revendeurs ainsi que de faux commerçants.