Abdelrahim Zouari, ancien ministre sous Ben Ali, a été maintenu en détention provisoire pour des charges de corruption, après avoir été blanchi jeudi dans une affaire de financement illicite de l'ancien parti au pouvoir, a indiqué hier l'agence officielle TAP. L'agence avait annoncé à tort, jeudi, sa remise en liberté. «La décision de justice de blanchir M. Zouari dans le procès du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD, dissous) ne signifie pas qu'il a été remis en liberté», a rectifié l'agence, citant une source judiciaire. M. Zouari a en fait bénéficié d'un non-lieu dans l'affaire de financement illicite du RCD, ses avocats ayant plaidé une prescription des faits qui remontent à plus de dix ans. L'homme a été deux fois secrétaire général, avant 2001, du RCD, parti dissous de l'ex-président tunisien Zine El Abidine Ben Ali. Ce responsable reste sous le coup de poursuites judiciaires pour des charges de «corruption» et «abus de pouvoir» et a donc été maintenu en détention préventive, a précisé l'agence vendredi. Considéré comme un des plus anciens caciques du régime déchu, M. Zouari a occupé des fonctions gouvernementales sous le règne de l'ex-président Habib Bourguiba, avant de servir sous Ben Ali, chassé du pouvoir par un soulèvement populaire le 14 janvier. Il a été à la tête de plusieurs ministères, notamment la Justice, les Affaires étrangères, la Jeunesse et Sports, le Tourisme et les Transports. Mercredi, Béchir Tekkari, un autre ministre dans le gouvernement du président déchu Ben Ali, en garde à vue depuis le 11 juillet pour corruption présumée, avait été libéré et a regagné son domicile sur ordre de la chambre d'accusation de la cour d'appel de Tunis.