Une grande confusion caractérise la gestion des logements de fonction dans les établissements scolaires de la wilaya de Tizi Ouzou. A travers les différentes localités, rares sont les occupants de ces logements destinés au personnel de l'éducation qui sont dans une situation régulière. Plusieurs appartements sont occupés, soit par des retraités, soit par des enseignants travaillant dans d'autres établissements, ou pire par des étrangers à la corporation. Une telle situation, en conséquence, ne manque pas de perturber le fonctionnement des établissements sans que les autorités concernées ne tentent d'y remédier. Des directeurs de certaines écoles primaires, faute de disponibilité de logement, sont contraints à parcourir jusqu'à 100 km par jour pour arriver à leur lieu de travail, comme c'est le cas du directeur de l'école primaire d'Iferhounène qui habite les environs de Tizi Ouzou. Souvent, ces directeurs ont du mal à rejoindre leur école à temps et sont souvent confrontés aux pressions des inspections de l'éducation qui ne tolèrent point les absences répétées. Les logements des écoles se trouvant en milieu urbain sont les plus convoités par les enseignants et les directeurs qui refusent souvent d'évacuer les lieux à leur départ à la retraite ou même lorsqu'ils sont affectés vers d'autres établissements. A Draâ Ben Khedda, c'est l'anarchie qui règne quant à l'occupation des logements de fonction dans les établissements scolaires. Des retraités sont nombreux à refuser de déménager, faute de logement personnel et en l'absence d'instruments d'aide pour la construction ou pour l'acquisition de logements sociaux. Pis, certaines sources ont cité des cas de logements habités par « des personnes qui n'ont aucun rapport avec l'éducation ». Un enseignant d'une école de cette ville révèle à cet égard : « Il y a un logement dans cette école qui a été habité par le directeur et lorsque celui-ci a été affecté dans une autre localité, il n'a pas hésité à sous-louer cet appartement à un proche. » Un autre cas, dans la même ville, est celui « d'une directrice qui a bénéficié d'un logement et lorsqu'elle a construit une villa, elle cède le logement de l'école à son frère ». A Azazga, des ex-directeurs d'école ou surveillants généraux, reconvertis en commerçants au centre-ville, et ayant édifié des résidences secondaires, occupent toujours leurs anciens logements de fonction dans les CEM. Ces cas d'« indus occupants », il faudra les ajouter aux logements inscrits au registre des « biens cessibles de l'Etat » qui ont été acquis définitivement par des enseignants. La direction de l'éducation de Tizi Ouzou, qui est le tuteur direct de ce parc immobilier, préfère évacuer ce dossier. Sollicités depuis deux semaines, pour plus d'informations sur le sujet, les responsables de cette administration trouvent toujours un moyen de fuir la question. En effet, le service chargé de la gestion des logements de fonction exige « l'aval du directeur de l'éducation pour évoquer ce dossier avec la presse ». Le DE, pour sa part, est absent chaque fois qu'il est sollicité.