Créée il y a une dizaine d'années, la zone d'activité d'Azeffoun reste déshéritée. Ni électricité ni eau courante, le site accuse un énorme retard en matière d'aménagement. Située à Mlata, (3 km à l'ouest du chef-lieu de l'ex-Port Gueydon), à proximité de la RN24, la zone d'activité s'étend sur une superficie de 108670 m2. Elle est implantée sur le versant maritime d'une montagne, aménagée en 76 lots avec des avantages notables : 800 DA/m2, à proximité du port d'Azeffoun et de centres urbains importants (Tizi Ouzou, Azazga, Béjaïa). L'investisseur se voit d'ores et déjà les pieds dans l'eau. Pourtant, la réalité est tout autre. C'est une zone désertique. « Sur les 76 lots, presque la totalité des attributaires ont eu leur permis, mais ils n'ont pas entamé les travaux. Quatre entreprises sont entrées en activité », nous indique-t-on au niveau de la daïra. La zone d'activité est gérée par l'APC d'Azeffoun. Cette dernière n'a pas mis les moyens nécessaires : la route qui mène vers cet endroit est totalement défoncée, le ramassage d'ordures ne se fait pas convenablement, car « les services de l'APC ne passent qu'une fois tous les dix jours », nous dit un des opérateurs sur place. « Ils ont réalisé un poste transformateur qui doit être équipé pour distribuer l'énergie, mais malheureusement, chaque investisseur est dans l'obligation de ramener à lui seul la moyenne tension et installer un poste transformateur individuellement. Le constat est que la zone est hérissée de pylônes et de lignes ». En plus des manquements apparents et auxquels font face les investisseurs, on soulève le problème d'alimentation en eau potable. « Le réseau intérieur est réalisé, le problème c'est l'adduction à partir d'un réseau extérieur. Depuis près de 7 ans nous allons chercher de l'eau par nos propres moyens. Un château d'eau était prévu en haut de la zone, sauf qu'il n'est pas fait jusqu'à ce jour », indique notre interlocuteur. Ce à quoi s'ajoute un autre phénomène, plus frappant et plus grave encore, car selon notre interlocuteur, « dans le site, des lots sont cédés pour des activités industrielles sauf qu'ils ont fait objet de constructions à usage d'habitation ». Ce site reste pour l'heure un projet qui suit son chemin sans plus, car beaucoup d'opérateurs sont venus investir dans la région et repartis aussitôt, puisque rien de concret ne les retient. M. Si Tayeb, propriétaire d'une biscuiterie, estime que « l'investissement est un combat de tous les jours. Ici, personne ne vient chercher après vos problèmes. J'estime que quand l'APC et les autres services concernés, sont crédibles, on peut travailler, sinon on ne peut rien faire ».