Des utilisateurs de CCP font de longues chaînes devant les guichets pour repartir bredouilles. La lancinante problématique liée à la crise des liquidités continue de pénaliser de plein fouet les retraités et les travailleurs salariés qui en font le pénible constat à chaque fois qu'ils se présentent aux bureaux de poste pour retirer de l'argent. La tension est particulièrement palpable au niveau des agences postales périphériques. Des utilisateurs de CCP font de longues chaînes devant les guichets pour repartir bredouilles. «Nous avons la nette impression de faire la quête alors qu'il s'agit de notre propre argent», déplorent des retraités rencontrés dans un bureau de poste à Sidi El Bachir. En dépit de l'ouverture de certaines postes après le f'tour, la situation ne semble pas s'améliorer. La plupart des bureaux périurbains ne disposent pas de liquidités en quantités suffisantes pour répondre à l'attente des milliers de détenteurs de chèques postaux. C'est après une attente de plusieurs heures que ces usagers se voient priés de revenir l'après-midi ou le lendemain: «Il m'arrive de faire la chaîne pendant deux ou trois heures pour, une fois mon tour arrivé, m'entendre dire qu'il n'y a plus d'argent et que je dois revenir plus tard. «Allah ghalab», lance le guichetier aux dizaines de retraités qui repartent chez eux frustrés. Insuffisance des approvisionnements Des scènes de nervosité sont quotidiennement enregistrées. «C'est souvent l'employé qui provoque des incidents en maltraitant les usagers des services. C'est un comportement qui concerne aussi les utilisateurs dont les nerfs finissent par lâcher après une ou deux heures d'attente. Nous comprenons cette situation mais ce n'est pas de notre faute», affirme un receveur. «Ce n'est pourtant pas difficile de planifier, de prendre ses dispositions spécifiques», s'insurgent des salariés. Ce problème récurrent est également soulevé par les utilisateurs des distributeurs de billets qui se retrouvent confrontés à d'autres désagréments exaspérants: «J'étais comblé de joie à la vue des distributeurs de billets de banque parce j'ai pensé naïvement que je pouvais désormais m'approvisionner en liquidités plus facilement. J'ai très vite déchanté», raconte un de ces utilisateurs. Interrogés sur ce phénomène, les responsables locaux l'attribuent à l'insuffisance des approvisionnements de la part de la Banque centrale. Dans une récente sortie à la radio, le ministre de tutelle avait expliqué que la Banque d'Algérie ne récupérait pas toute la monnaie mise en circulation en raison, généralement, de l'état d'esprit des citoyens qui, pour des raisons évidentes de manque de confiance envers les structures bancaires, préfèrent garder leur argent chez eux.