Les soirées Mille et Une News, organisées par les quotidiens El Djazaïr News et Algérie News, seront marquées cette année par une diversification des spectacles. Les soirées Mille et Une News sont lancées depuis lundi soir. Elles se dérouleront dans un espace rénové au 28, Rue Ahmed Boualem Khalfi (ex-Burdeau) à Alger-Centre. Une petite scène, un grand écran et des gradins. «Plasti» (Ma place) sera le nom de ce nouvel espace dédié à l'action culturelle. Hmida Ayachi, directeur général des quotidiens El Djazaïr News et Algérie News, a annoncé que «Plasti» sera ouvert après le Ramadhan. «A partir de novembre, l'espace connaîtra des activités durant toute l'année. Seront programmés des spectacles de théâtre, de musique et de cinéma. Les vendredis et mardis après-midi seront consacrés aux enfants avec des ateliers de travaux manuels et des spectacles», nous a-t-il précisé. La soirée inaugurale a été entamée avec une chorégraphie signée Slimane Habès et exécutée par Khadija Goumiri. Slimane Habès, qui a intégré le Ballet national algérien en 1993 et qui a créé une compagnie de danse contemporaine, Tâabir, est auteur de la chorégraphie «Les 100 abris», inspirée librement d'un roman de l'Egyptien Albert Cossery. Un documentaire d'une quinzaine de minutes a été projeté ensuite en hommage au chanteur de musique arabo-andalouse, Noureddine Saoudi. Il a été réalisé par Manel Belâala, étudiante à l'Ecole supérieure du journalisme. Elève de Abderrezak Fekhardji et de Abdelkrim M'Hamsadji, Noureddine Saoudi est membre fondateur de l'ensemble Es-Soundoussia d'Alger. Il a produit avec cet ensemble, en tant que chef d'orchestre, plusieurs albums. Il a également enregistré en solo cinq albums pour cinq noubas (Zidane, Raml El Maya, Ghrib, Hsine et Dhil). Déchirements identitaires Après la projection du documentaire, un spectacle de théâtre, Habile wa Habile a été présenté. Il a été interprété par les comédiens Nidhal Melouhi et Abdelkader Merrahi. Ecrite par Hmida Ayachi, la pièce a été mise en scène par Azzeddine Abbar, du théâtre régional de Sidi Belabbès. Produite à la fin des années 1990, la pièce reprend à grands traits les douleurs et les tourments de ces années de violence et de contre-violence. Des déchirements identitaires exprimés avec des cris tels que : «Chkoun ana» (Qui suis-je ?). Les deux personnages vivent dans des souvenirs blessés. L'un cherche la liberté à travers un rai de lumière, l'autre trouve un malin plaisir à le faire souffrir davantage en lui rappelant l'histoire d'un meurtre au bas d'un mûrier. Tout se confond dans leur esprit. L'un est torturé par le chiffre sept et par le samedi, l'autre est habité par le chiffre cinq. Sept et cinq ont plusieurs significations dans l'histoire sanglante de l'Algérie contemporaine. «Le début et la fin, c'est la même chose», lance un des Habile. La violence en Algérie a-t-elle une fin ? A-t-elle eu un début ? «Tu parles, tu meurs. Tu te tais, tu meurs. Tu montes, tu meurs», lance à la fin l'un des Habile. «C'est une manière de rendre hommage à Tahar Djaout. Nous avons, dans la pièce, fait un mélange entre le théâtre de la cruauté et le style de Samuel Beckett. La pièce a été présentée une vingtaine de fois dans les années 1990 en Algérie. En raison du terrorisme qui y sévissait, elle n'a pas eu accès au grand public et à la presse», a expliqué Hmida Ayachi. Parlant de Mille et Une News, il a indiqué que la diversification des activités sera le maître mot de la version 2011. «Cette année, il y a plus de spectacles. Il y a des one-man-shows, du cinéma et de la musique. Cela s'ajoute aux débats. Nous avons opté pour une vraie diversité», a-t-il noté. Hommage à Mohia Aujourd'hui, à partir de 22 heures, un hommage sera rendu à Mohia avec les artistes Fatma Amazite, Hemidchi et Ali Ideflawen. Est programmé aussi un monologue de Sami Allem. Demain, une rencontre-débat est prévue avec Abderrahmane Hadj Nacer, ancien gouverneur de la Banque d'Algérie autour de son dernier essai La Martingale algérienne, publié récemment par les éditions Barzakh. Vendredi, Latrache Aït Mouhoub présentera un one-man-show, L'Mderwech. Samedi, le journaliste Ammar Belhimer et le politologue Abdelaziz Djerad animeront un débat sur «Les réformes politiques en Algérie». Nacer Mehal, ministre de la Communication, sera présent dimanche pour discuter du code de l'information et de «l'avenir des médias en Algérie». Les soirées Mille et Une News se dérouleront jusqu'au samedi 27 août.