Deux-cent-trente-quatre voitures de luxe appartenant aux proches du président tunisien déchu Ben Ali ont été saisies par une commission d'expropriation chapeautée par le ministre des Finances, Jaloul Ayed, a indiqué hier la presse tunisienne. La plupart de ces voitures ont été placées sous la surveillance de l'armée en attendant leur vente ou leur exploitation, selon la même source. L'une de ces voitures, de marque allemande, carrossée spécialement pour Leïla Trabelsi, avait été offerte en cadeau d'anniversaire par son époux, pour un coût estimé à 1,3 million de dinars (environ 700 000 euros), a précisé Tunis-Hebdo. Selon le décompte des voitures saisies, la cadette du couple, une étudiante, possédait à elle seule dix autos de luxe. Les familles Ben Ali, Trabelsi et alliées étaient férues de luxe tapageur et rivalisaient entre elles pour la possession du dernier modèle de voiture. Certains jeunes de la famille faisaient inscrire leurs prénoms sur les plaques minéralogiques en lieu et place des numéros d'immatriculation obligatoires et nul autre qu'eux n'avait droit aux vitres teintées, objet de pénalité pour les Tunisiens ordinaires. Le gendre du couple, Sakhr el Materi et Belhassen, le frère de Leila Trabelsi, ont mis la main sur des pans entiers de l'économie tunisienne, dont le secteur automobile, en représentant les marques les plus prestigieuses. Les deux ont fui la Tunisie au moment de la chute du régime le 14 janvier, le premier s'étant réfugié au Qatar, le deuxième au Canada. Ils font l'objet de mandats d'arrêt qui n'ont pas été exécutés.