Les citoyens de la daïra de Aïn Oulmène (une région qui patauge malgré son importance dans d'innombrables problèmes) sont abasourdis par la dernière décision des autorités locales qui ont décidé d'annuler purement et simplement la réalisation de la double voie de la RN 28, prévue sur une distance de 30 km. Une fois achevé, ce tronçon reliant le chef-lieu de la wilaya à Aïn Oulmène, devait rendre le trafic quotidien d'environ 30 000 véhicules plus fluide. Cette route, qui constitue la pénétrante sud de la wilaya, assure la liaison avec les wilayas de Biskra, Batna et M'sila. La réalisation d'un tel projet devrait en outre permettre à des villes comme Mezloug, Guellal, Aïn Oulmène, Salah Bey, Rasfa et Ras Isly (ces deux dernières localités ont souffert et en silence des années durant des exactions des terroristes) de décoller. Mais la dernière sortie des décideurs de la wilaya renvoie aux calendes grecques les espérances des habitants d'une région mise des années durant en quarantaine. Les citoyens considèrent cette décision comme le reniement des engagements pris non seulement vis-à-vis de la population mais devant le président de la République qui a posé la première pierre le 10 mars 2004, lors de sa dernière visite. Le projet inscrit le 26 août 2002, pour une enveloppe de 250 millions de dinars, tombe à l'eau. C'est pour cette raison que la population monte au créneau. La double voie s'est métamorphosée en un simple élargissement de la route. Les responsables, qui n'ont pas voulu répondre à nos sollicitations, motivent ce changement par, nous dit-on, la faiblesse du trafic. Cet argument ne tient pas la route, nous dit un groupe de citoyens qui s'est rapproché de nos bureaux. « La population ne va pas, nous révèlent nos interlocuteurs, baisser les bras. Pour mettre un terme à cette injustice et maintenir ce projet, le président de la République sera saisi. » Comme un malheur n'arrive jamais seul, le projet d'un centre commercial (100 locaux commerciaux) lancé par le chef de l'Etat attend, quant à lui, une entame des travaux qui ne pointe pas 6 mois après le bout du nez. Cette manière de procéder accentue la galère de la masse juvénile de Aïn Oulmène qui explique mal ces cafouillages bureaucratiques.