Le problème de la surcharge devra être réglé dans deux ans, après la réception de deux nouvelles structures à Ali Mendjeli et Didouche Mourad. Les conditions d'accueil et de séjour des parturientes ne cessent de se dégrader ces dernières années dans les maternités des établissements hospitaliers publics, en dépit des budgets importants alloués au secteur de la santé dans la wilaya. Des images déplorables continuent de hanter les patientes, contraintes de subir de dures épreuves avant, pendant et après l'accouchement, surtout en cette période de canicule. Plusieurs problèmes s'accumulent depuis des années, entre autres le manque d'effectif, surtout en médecins spécialistes et en sages-femmes, la surcharge des chambres, les conditions d'hygiène déplorables... «A cause des saletés, toutes sortes d'insectes, surtout des cafards, partagent désormais le lit avec nous», a déclaré une patiente rencontrée à l'EHS de Sidi Mabrouk. Ces femmes qui sont, dans leur majorité, de condition sociale moyenne ou très modeste, -n'ayant pas les moyens de se faire soigner dans une clinique privée-, sont obligées de se diriger vers les maternités du secteur public. Il faut dire aussi qu'à cause des évacuations de malades des autres communes de la wilaya, mais aussi de plusieurs wilayas de l'Est, les services de la maternité de Sidi Mabrouk et ceux du CHU Benbadis, connaissent une surcharge à longueur d'année. Selon le chargé de l'administration et des moyens à la maternité de Sidi Mabrouk, Redjem Abdelbaki, cet établissement dépasse largement sa capacité d'accueil. «L'hôpital compte 75 lits, à raison de 5 unités par chambre, mais actuellement nous avons 30 lits dans chaque étage, dont la plupart sont de simples matelas posés par terre», a-t-il déclaré. Interrogé sur le manque d'hygiène, notre interlocuteur dira: «A cause de la surcharge dans les chambres, les agents de nettoyage trouvent des difficultés à faire convenablement leur travail.» Concernant les moyens humains et matériels, l'on saura auprès de ce responsable que l'hôpital va recruter quatre médecins gynécologues, trois anesthésistes, en plus de bénéficier d'équipements modernes en septembre prochain. Pour sa part, le Pr. Ali Sellahi, médecin-chef à la maternité de Sidi Mabrouk, a expliqué que l'établissement effectue autour de 11 000 interventions (tous types confondus) et 3 000 accouchements par an. «Nous n'avons que cinq tables dans la salle d'accouchement et nous accusons un grand manque en produit anesthésiant à cause de la surcharge de malades; nous sommes parfois obligés d'effectuer des opérations sans assurer le suivi médical obligatoire des patientes», a-t-il déploré. Il a initié une formation à durée indéterminée pour les sages-femmes et les paramédicaux une fois par semaine afin de diminuer cette surcharge, qui sera, selon lui, réglée dans deux ans, après la réception des deux nouveaux hôpitaux à la nouvelle ville Ali Mendjeli et Didouche Mourad. Ce qui, on l'espère, allégera la forte tension qui pèse sur le personnel de la maternité du CHU, où les conditions de travail demeurent très difficiles.