Régression n Cet établissement spécialisé se retrouve débordé, parant au plus pressé avec les moyens du bord au détriment de ses missions de fond que sont la formation et la recherche scientifique. Les nombreuses restructurations et réorganisations opérées dans le secteur de la santé «ne sont pas parvenues à soulager l'énorme pression que connaît, ces dernières années, la maternité de Sidi-Mabrouk», à Constantine, selon le médecin-chef de l'établissement, le Pr Ali Sellahi. Bien au contraire, affirme-t-il, le manque d'espace «s'aggrave de plus en plus en raison d'un déficit criant en médecins spécialistes». Le Pr Sellahi, affirmant avoir multiplié, ces dernières années, des «signaux de détresse», révèle que l'établissement reçoit «entre quelque 11 000 et 12 000 patientes par an, pour 67 lits et deux gynécologues seulement pour assurer et les soins et la formation des résidents». C'est nettement en deçà, selon lui, des normes requises pour permettre à un établissement universitaire d'assurer, outre des soins de qualité, ses missions de formation et de recherche. Le même praticien souligne que la clinique se voit ainsi «noyée dans des gestes médicaux simples comme les accouchements et les césariennes qui peuvent être très facilement pris en charge par les structures périphériques». Ce sont surtout les «anciennes habitudes» qui sont incriminées par le Pr Sellahi qui s'élève contre le fait que les structures sanitaires d'une bonne dizaine de wilayas de l'est du pays continuent de recourir à la «solution de facilité» qui consiste à orienter des patientes sur Constantine pour le moindre problème. «Une garde peut très bien être organisée à l'hôpital d'Oum El-Bouaghi, situé à égale distance entre Khenchela, Oued Zenati et les régions à forte pression», estime le même responsable, soutenant que cela «soulagerait de manière salutaire» la maternité de Sidi-Mabrouk qui continue de constituer, avec les maternités du CHU et d'El-Khroub, une destination «inexplicablement privilégiée» pour toute la région. Selon le Pr Sellahi, le fait de réserver 65 lits «mère et enfant» dans l'enceinte de l'ex-hôpital militaire de Didouche-Mourad, transféré depuis peu au CHU, «ne va pas apporter la solution recherchée car la pression ne se situe pas dans cette zone mais du côté des régions de Khenchela et d'Oum El-Bouaghi». Contacté, par ailleurs, le directeur de wilaya de la santé et de la population, le Dr Nasreddine Daâmeche, reconnaissant la grande pression exercée sur les structures de santé dans la wilaya, a indiqué que celle-ci sera dotée dans le cadre des efforts soutenus des pouvoirs publics, d'un second CHU, d'une nouvelle structure sanitaire «mère et enfant»ainsi que de la création d'une unité analogue d'une soixantaine de lits au niveau de l'ex-hôpital militaire de Didouche-Mourad.