L'édifice sera structurant au plan urbanistique et architectural au regard du montant de l'enveloppe financière qui lui est allouée, soit 500 millions de DA pour 1650 m2 de surface bâtie Après les effets d'annonce, cette fois-ci le projet de musée régional est bien parti pour prendre forme puisqu'un bureau d'étude a été choisi pour concevoir sa réalisation. L'édifice sera structurant au plan urbanistique et architectural au regard du montant de l'enveloppe financière qui lui est allouée, soit 500 millions de DA pour 1650 m2 de surface bâtie, ce qui donne 180 000DA le m2 sachant que, pour le logement promotionnel, ce montant est arrêté à 50 000DA le m2. La différence vient du fait que le bâtiment sera édifié avec des matériaux nobles comme pour tout monument de cette stature à l'instar de ce qui se fait de par le monde. Les espaces d'accueil occuperont 139 m2. On y trouvera, entre autres, un hall de dégagement, la billetterie, une boutique, une cafétéria, des sanitaires publics et une infirmerie. 260 m2 sont réservés à l'animation avec, en particulier, des ateliers et une terrasse extérieure. Pour les expositions permanentes et temporaires, ainsi qu'un forum, 164 m2 sont réservés. L'espace conservation prendra 195 m2. Quant à la bibliothèque multimédia, elle sera tout aussi spacieuse avec 195 m2. La salle de conférence pour 100 places occupera 200 m2. Le reste de l'espace sera réservé à la circulation (218 m2), à la gestion et aux locaux techniques du musée (80 m2). Pour ce qui est de l'opportunité de ce projet, c'est depuis des années que le besoin s'est fait ressentir pour que le passé de la région, et de l'Algérie à travers elle, puisse enfin devenir palpable pour le commun de ses habitants comme des visiteurs. L'édifice sera consacré essentiellement à la période numide, Siga ayant été la capitale de Syphax, le premier roi connu des Massaesyles. Pour rappel, presque tout ce que l'on sait de la Numidie a été écrit par ses conquérants, les Romains. Le caractère scientifique du musée doit être préservé Ils ont produit une importante littérature où le pittoresque le dispute à la légende, selon leur point de vue de dominateurs. C'est dire l'incontournable nécessité d'en appeler à une autre source de savoir historique, l'archéologie en l'occurrence. Celle-ci, pour la période numide, n'a pratiquement pas été mise en œuvre. L'institution d'un musée à Témouchent constituera certainement un précieux soutien logistique aux chercheurs. On sait que Siga est ensevelie et qu'elle garde encore ses secrets. Notre histoire antique mise au rebus va pouvoir enfin nous parler, ce qui permettra de compléter, de confirmer ou d'infirmer la version romaine. A cet égard, une autre bonne nouvelle, parallèlement à l'étude de réalisation du musée: une autre étude doit être incessamment menée pour assurer la protection du site de Siga comme de la nécropole phénicienne sur l'ile de Rachgoun et du mausolée qui devait recevoir la dépouille mortelle de Syphax. Enfin, outre la période numide, le musée conservera tout ce qui concerne la période romaine dans la région, les vestiges étant nombreux et les objets qui ont été extraits tout aussi nombreux. Ils sont éparpillés entre plusieurs musées. Il s'agira, selon Mouadda Ahmed, le directeur de wilaya de la culture, de les récupérer ou à tout le moins d'en obtenir des copies. Cependant, pour d'aucuns, il y a lieu d'espérer que le caractère scientifique du musée soit préservé et que l'on ne se mette pas à réserver des espaces pour des besoins politiciens en matière d'historiographie comme cela avait été fait au niveau du musée Zabana d'Oran. Les plans qui seront finalisés à la fin de l'étude renseigneront quant aux intentions des autorités locales.