Une centaine d'anciens militaires rappelés au service national, ont observé une marche hier, ponctuée d'un rassemblement devant le siège de la wilaya de Béjaïa. Déployant de larges banderoles, les manifestants réclament de l'Etat «une reconnaissance morale et financière de leur sacrifice au service de la nation». Ces anciens militaires, qui avaient été mobilisés pour renforcer les unités de l'Armée populaire nationale (ANP) dans son héroïque combat contre le terrorisme entre 1995 et 1999, demandent une reconnaissance de leurs droits en tant que victimes physiques et morales et, par ricochet, l'instauration d'une pension mensuelle. Actuellement, seuls les blessés d'entre ces anciens militaires ouvrent droit à une maigre pension. Les protestataires souhaitent aussi bénéficier de la loi sur la réconciliation nationale et la concorde civile, un droit à la priorité dans l'accès au logement et à l'emploi et notamment la réintégration de ceux qui ont perdu leur travail après leur mobilisation par l'ANP. Ils demandent également une prise en charge médicale, l'accès aux structures de soins militaires et la régularisation de leur situation vis-à-vis de l'organisme de sécurité sociale, avec notamment le droit à la retraite sur la base d'un calcul de cotisations à compter de juin 1995 avec un appoint de 12 années supplémentaires.