Après la grande rupture de stocks des vaccins pédiatriques et antiscorpionique, le vaccin contre la grippe saisonnière, censé être sur le marché au plus tard fin septembre, risque de ne pas être disponible à temps et surtout de ne pas être conforme aux normes en vigueur. La vaccination contre la grippe pourrait être retardée, cette année, de plusieurs semaines. C'est seulement aujourd'hui que la commission d'évaluation technique de l'appel d'offres se réunira pour choisir le fournisseur parmi les trois laboratoires soumissionnaires, à savoir Sanofi Pasteur, Novartis et Glasko Smith Kline (GSK). Une rencontre qui intervient suite à l'appel d'offre infructueux pour non-conformité aux procédures d'établissement du cahier de charges. L'infructuosité de cet appel d'offres a conduit le secrétaire général du ministère de la Santé à ordonner de soumettre le marché de vaccin antigrippal, d'une valeur de 6 millions d'euros, au «gré à gré». Cela sans prendre en considération les anomalies relevées notamment sur un vaccin présenté par un des laboratoires soumissionnaires. Une notification au sujet de ce vaccin a été également fournie par la direction de l'Institut Pasteur au ministère de la Santé, précisant qu'un des produits faisant l'objet de l'appel d'offres ne dispose pas d'AMM conforme : «Le produit en question a eu son AMM en Algérie en 2005, et ce, pour une durée de cinq années. Une autorisation qui a donc expiré en 2010», a averti la direction générale de l'Institut Pasteur. La demande de cette AMM est toujours valable. Une requête qui est restée sans réponse. La réunion d'aujourd'hui sera donc décisive pour désigner un fournisseur qui approvisionnera le marché, d'autant que les délais pour l'ouverture des plis, le choix du fournisseur et l'attribution du marché sont largement dépassés. Vu le caractère urgent de la question, la décision qui sera prise aujourd'hui risque de porter préjudice à la santé des Algériens. Sur les trois fournisseurs, deux laboratoires ne répondent pas, selon notre source, aux exigences requises puisque l'un présente un vaccin indiqué seulement chez les personnes âgées de 18 ans ou plus et l'autre dispose d'une AMM expirée depuis 2010 et qui n'a pas été renouvelée à ce jour, malgré le dépôt de la demande au niveau de la direction de la pharmacie au ministère de la Santé. Laquelle délivre des fiches de pré-soumission en remplacement de l'accusé de réception d'un dossier d'AMM. «Un papier qui ne vaut en aucun cas le dépôt du dossier ni l'AMM elle-même», nous explique notre source. De plus, les demandes d'AMM et d'enregistrement de médicaments et de vaccins ont été bloquées par le ministre de la Santé depuis son arrivée, en juin 2010. D'ailleurs, la plupart des AMM des vaccins enregistrés sont expirées. Seuls 4 vaccins sur les 15 que compte le programme élargi de vaccination (PEV) ont leur AMM encore conforme et actuellement, 45 dossiers pour l'enregistrement sont en instance. En attendant la décision finale, la commission d'attribution des marchés est appelée à étudier de plus près et avec plus de vigilance ce dossier.