L'automne s'installe, le mois de septembre arrive à sa fin et le vaccin contre la grippe saisonnière n'est pas encore disponible dans les officines. Des citoyens s'interrogent sur le début de la campagne de vaccination contre cette grippe qui, mal traitée, débouche souvent sur d'autres complications.Problèmes d'allergie, problèmes respiratoires…qui peuvent se transformer en maladies chroniques, contraignantes, angoissantes mais aussi coûteuses. Cette année, on ne parle plus de grippe H1N1 malgré les avertissements et les mises en garde de représentants de laboratoires pharmaceutiques mondiaux qui prévoyaient un retour en force du virus durant cette même période. Ni les autorités sanitaires ni les citoyens n'évoquent le sujet, préférant sans doute oublier l'angoisse vécue l'année dernière. Pour rappel, l'année précédente, une campagne mondiale de vaccination contre la grippe H1N1, lancée par des laboratoires pharmaceutiques et des politiques attirés par le gain facile, a suscité une grande inquiétude chez des centaines de milliers de personnes à travers toute l'Algérie. Fallait-il se faire vacciner, alors que le nouveau vaccin faisait encore l'objet de polémiques dans le monde entier ? La grande majorité a opté pour l'abstention et à son grand soulagement, après une période relativement courte d'angoisse et de réticences, marquée toutefois par des décès suite à cette grippe, aucun autre cas de décès n'a été signalé. Le virus H1N1 oublié Ainsi, des mois après les premiers décès, dont les victimes étaient plus des femmes enceintes, les organismes habilités n'évoquent pas le risque de maladie. D'ailleurs, lors d'une récente déclaration à la presse, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbès, a annoncé qu'un stock important de ce vaccin restait de l'année dernière mais qu'il ne sera pas utilisé. Selon le ministre, le volume du stock resté est de 4,5 millions de doses. La date de son expiration est fixée pour le 31 mars 2011. Que faire de toutes ces doses ? Une chose est sûre, soutient le ministre, elles ne seront pas utilisées dans le cadre d'une nouvelle campagne de vaccination contre la grippe porcine. C'est pourquoi, il s'est réuni récemment avec le laboratoire GSK (GlaxoSmith Kline), le fournisseur de ce vaccin à l'Algérie et a fait part à ses représentants de son intention de l'échanger par un autre. Les hôtes de Djamel Ould Abbès ont proposé des vaccins contre le cancer du col de l'utérus mais le ministre algérien s'y est opposé, arguant de la «controverse qui entoure son efficacité». Les deux parties ont alors conclu un accord pour son échange par des vaccins pour enfants. Une décision que l'on ne peut accueillir que favorablement, sachant que les naissances en Algérie sont en croissance et avec elles, les besoins des nouveau-nés en vaccinations. Rendre obligatoire le vaccin Rappelons, à ce propos, qu'un problème national de vaccination est mis en œuvre par le département de la Santé, depuis plusieurs années. Il est obligatoire contre la poliomyélite, la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, la tuberculose, la variole et la rougeole. Depuis 2002, il y a eu introduction de la vaccination contre l'hépatite B. Ce programme donne de bons résultats sur le terrain. Par exemple, il y a quelques années, la poliomyélite faisait grandement peur aux familles algériennes en raison des handicaps majeurs qu'elle entraîne. Grâce au programme national de vaccination, appliqué rigoureusement par les autorités algériennes, on n'entend plus parler de cette maladie. Il est aussi réconfortant de savoir qu'il n'y a jamais eu de manque concernant ce vaccin. Ce n'est pas le cas pour les autres où il est fait état de ruptures de stock répétées. Les réactions du ministre Ould Abbès aux problèmes multiples posés dans ce secteur, qu'il s'agisse de manque de médicaments, de matériel médical, de personnel…ou du fonctionnement d'une structure de santé prêtent toutefois à l'optimisme. En effet, le représentant du gouvernement inspecte son secteur, examine les lacunes et étudie les voies et moyens d'y remédier. Il apporte des solutions concrètes aux problèmes posés. C'est du moins l'impression qu'il donne à présent. Tant mieux donc pour les citoyens ! Reste que pour ce problème de vaccin contre la grippe saisonnière, des citoyens continuent d'exprimer des inquiétudes. Les situations de malaise vécues, durant les dernières années, pour cause justement de manque sinon de retard dans l'arrivée de ce vaccin font toujours craindre le pire aux citoyens. Car, devons-nous signaler, de nombreux Algériens sont fragiles et attrapent facilement la grippe. Les personnes âgées et les enfants en bas âge sont les plus vulnérables. Et quand le virus s'installe chez une personne, il en contamine d'autres. La menace se généralise ; elle ne cible pas des personnes mais des groupes de personnes. Les hôpitaux et les cabinets médicaux se retrouvent, du coup, envahis par les malades. Pour prévenir ces désagréments qui ne sont pas d'ailleurs sans préjudices sur le fonctionnement des institutions et des entreprises publiques et privées, il serait judicieux de lancer la campagne de vaccination contre cette grippe le plus tôt possible. Les structures de santé doivent être approvisionnées en quantités suffisantes en doses de vaccin, de même que les pharmacies. Les médecins aussi sont interpellés pour convaincre leurs patients «vulnérables» d'effectuer le vaccin…quoique, là encore, son efficacité est mise en cause. «Ce vaccin ne sert à rien. Je l'ai fait mais j'ai attrapé la grippe. En plus, c'est une grippe méchante. Franchement, je ne vois pas pourquoi on nous le recommande ?» entend-on dire de nombreux citoyens. K. M.