Malgré toutes les mesures prises par les pouvoirs publics afin de freiner les importations de véhicules, les ventes tous segments confondus s'accélèrent toujours, ce qui n'est pas sans impact sur la consommation du carburant. Les données les plus récentes, publiées par les Douanes algériennes, démontrent une hausse de plus de 33% des importations de véhicules durant le premier semestre 2011. Un facteur qui tend à activer la consommation du carburant laquelle a augmenté de près de 25% entre 2009 et 2010. Jusqu'à aujourd'hui, l'attention était surtout portée sur les quantités de gasoil à mettre sur le marché du fait de la diésélisation du parc automobile algérien, avec un accroissement de 27 à 30% du nombre de véhicules diesel importés durant la période s'étalant de 2000 à 2006. Chose qui a provoqué une augmentation de la consommation de gasoil de l'ordre de 9% par an. Toutefois, cette diésélisation a été induite par la commercialisation de véhicules d'occasion de moins de trois ans importés d'Europe (de France particulièrement). Or, depuis l'interdiction touchant cette catégorie de véhicules en septembre 2005, la tendance tend à s'inverser. Au niveau de Renault Algérie, même si on enregistre un certain équilibre des ventes par segments et qu'il n'y a pas une réelle distorsion du marché, on reconnaît que les ventes des véhicules essences de marque Renault et Dacia dépassent très légèrement (une différence de 1 à 2%) les véhicules diesel. Cela est encouragé, selon le concessionnaire, par le succès des berlines familiales de style Symbol ou Dacia Logan lesquelles roulent exclusivement à l'essence. Ce qui n'est pas le cas des grandes routières ou des fourgonnettes et camions, pour lesquels le moteur diesel est systématiquement demandé. Pour Noureddine Hassaïm, PDG de Toyota Algérie, il faut avoir une vision plus globale du marché, pour comprendre dans quelle mesure les tendances du marché se sont inversées. Il estime dans ce sens que ce ne sont pas les mesures prises par les pouvoirs publics (comme surtaxer les véhicules diesel, interdire aux administrations d'acquérir des véhicules diesel), qui ont induit la décélération du marché du diesel. Il évoque ainsi l'interdiction de l'importation des véhicules d'occasion qui a poussé les conducteurs algériens à se rabattre sur les véhicules des segments A, B et C. Et d'ajouter qu'en Algérie c'est le véhicule touristique qui domine le marché avec une part de 70% contre 30% pour l'utilitaire. Aussi plus de 65% des véhicules de tourisme roulent à l'essence. Il s'agit en fait de tous les véhicules du segment A qui roulent exclusivement à l'essence, des véhicules du segment dont 70% roulent à l'essence et enfin 80% des véhicules du segment C. Il précise d'ailleurs que le véhicule de tourisme a connu une expansion de 50% contre 25% pour l'utilitaire. Tous ces éléments expliquent, ainsi selon lui, la tendance du parc automobile à s'orienter vers l'essence, et particulièrement vers le sans-plomb, vu que la plupart des constructeurs automobiles recourent actuellement aux moteurs propres dans le souci de préserver l'environnement. Rappelons que, selon une enquête de l'Office national des statistiques, le parc national automobile a atteint, au 31 décembre 2009, 4 171 827 véhicules. Selon le même bilan, 66,01% des véhicules roulent à l'essence, contre 33,99% au gasoil. La majorité des voitures de tourisme (81,57%) utilise l'essence comme source d'énergie et 18,43% le gasoil, alors que les camions, 94,47% roulent au gasoil.