Le cahier des charges pour la norme 3G (troisième génération) de la téléphonie mobile sera publié au plus tard vers la deuxième semaine de septembre 2011, a annoncé Moussa Benhamadi, ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication. «Actuellement, l'étude du dossier 3G est en très bonne voie et le cahier des charges sera publié au plus tard vers la deuxième semaine du mois de septembre», a-t-il déclaré. Le ministre a donné quelques détails aux journalistes sur ce sujet. Premièrement, la 3G sera ouverte aux trois opérateurs actuellement sur le marché (Djezzy, Mobilis et Nedjma). Bonne nouvelle donc pour eux, car il n'y aura pas de quatrième opérateur qui leur prendra une partie de leurs clients. Deuxièmement, le ministre a affirmé que le lancement de la 3G en Algérie aura lieu dès le début de 2012 et cette technologie sera proposée à des prix abordables et avec une qualité de service irréprochable. Ainsi, l'Algérie semble avoir opté définitivement pour la 3G au lieu de la 4G. Le ministre justifie ce choix du gouvernement par «des raisons économiques». En fait, le gouvernement ne veut pas alourdir les charges des trois opérateurs car elles seront répercutées sur le citoyen. L'Algérie reste l'un des rares pays de la région à ne pas avoir opté pour la 3G. Désaccord au sommet de l'Etat ? Divergence d'appréciation sur la faisabilité de ce projet ? Manque de conviction des décideurs ? Il est difficile d'y apporter une réponse tranchée tant les discours, ces dernières années, entre les trois derniers ministres qui se sont succédé, étaient plus proches de l'éventualité que de la décision politique. L'éventualité d'aller vers la 4G a brouillé les pistes. A qui profite la 3G ? Essentiellement aux trois opérateurs de téléphonie mobile qui ont déjà expérimenté cette technologie. La 3G sera à l'origine d'un grand changement dans le marché. Elle profitera aussi aux vendeurs de terminaux de marques étrangères (Samsung, LG, Nokia) qui miseront sur le renouvellement pour faire du volume. En valeur, le marché de la téléphonie mobile en Algérie est en phase de stagnation. Il a atteint 290 milliards de dinars en 2010 en termes de chiffre d'affaires global. En 2009, on était à peu près à ce niveau. La «voix» continue encore à tirer ce marché. La 3G va faire augmenter la part de la data et ouvrira la voie à des usages que ne permettaient pas d'obtenir les débits des réseaux 2G et destinés à générer de nouveaux revenus pour les opérateurs. La 3G va permettre de développer un nouvel axe, celui de l'internet mobile, qui existait déjà à un état latent avec les réseaux 2G mais qui prend toute son ampleur avec la 3G. De la recherche mobile à la messagerie mobile en passant par les applications liées aux réseaux communautaires (avec possibilité d'envoi de photos et de vidéos sur des sites de partage en ligne) et aux fonctionnalités géolocalisées, c'est un ensemble de services qui vont peu à peu se révéler avec les débits fournis par la 3G.