Quinze cybercafés ont baissé rideau sur une vingtaine d'espaces d'accès à internet qui existaient encore au début de l'été. Sur une vingtaine d'espaces Internet qui existaient jusqu'au début de l'été à Baraki, on ne trouve aujourd'hui que 4 ou 5 cybers perdus dans les ruelles de cette ville de banlieue qui compte plus de 80 000 habitants.La cause principale de cette effrayante pénurie est la décision prise par l'administration locale, le mois dernier, de fermer 15 cybers qui n'avaient pas d'agrément. Cette situation a surpris plus d'un car durant 10 ans, ces cybers ont fonctionné normalement. Le premier cyber a ouvert en 2000, près de la place ; il était géré par un ingénieur en informatique, promu de l'INI, la première école nationale d'informatique à l'échelle nationale. Celui-ci se retrouve à présent au chômage, alors que bien d'autres ont changé de vocation. Le motif avancé pour justifier la fermeture de ces espaces est infondé, selon les gérants, qui déclarent ne pas être convaincus. L'administration exige un document administratif en guise d'agrément. Les responsables précisent encore que «cet agrément est exigé par la wilaya d'Alger, en vue de vérifier la conformité des locaux de service aux règles requises par la loi en vigueur, régissant les pizzerias, les fast-foods et les cybers» et que «c'est une procédure applicable à tous les locaux offrant un service public». Il s'agit surtout de l'état des lieux et des normes de sécurité, entre autres. Un doigt accusateur est pointé vers les responsables qui sont derrière cette décision. «Pourquoi n'empêche-t-on pas les commerçants informels d'exercer si c'est vraiment le souci de conformité qui motive ces fermetures ?», s'interroge un gérant. Un autre impact de cette décision jugée «arbitraire» par l'opinion publique locale est l'égarement de dizaines de jeunes, étudiants et autres accro de l'internet, qui ne trouvent plus où passer leur temps en ces vacances ainsi que leurs soirées en ce mois de Ramadhan. Il faut souligner à ce titre que la localité manque terriblement d'espaces de loisirs. Les internautes venant des localités rurales et semi-urbaines avoisinantes, cherchent vainement, nuit et jour, un espace pour se connecter. Cela commence à susciter l'angoisse des gérants et à agacer les habitués de la Toile. Réaction immédiate de nombre de jeunes qui ont saisi cette occasion pour dénoncer cette forme d'exclusion. Selon un étudiant habitant au bidonville d'El Baraka, situé à l'ancien centre-ville de Baraki, «les cybers permettent aux jeunes de s'enquérir de ce qui se passe autour d'eux et de se prémunir contre les dangers de la rue». «Cela n'est-il pas suffisant pour les pouvoirs publics pour alléger la procédure d'exercice pour ces gérants ?», s'interroge notre interlocuteur.