Rien ne presse le train des « grands » projets algérois. Avec un montant de 7,8 milliards de dinars, le groupement d'entreprises algéro-français, Alstom, Infrarail et Baticim, en l'occurrence, qui a raflé fin 2003 le marché de l'électrification des lignes ferroviaires de la banlieue algéroise, en est tout juste à son 20e kilomètre de travaux... sur les 340 km prévus (en double voie) dans les plans initiaux. Les premiers travaux de préparation et de mise en gabarit des infrastructures existantes, entamés depuis mai dernier, buttent sur plusieurs aléas techniques. M. Badaoui, chargé du projet précité, tient tout de même à rassurer en soutenant que « la livraison du projet se fera comme annoncé en 2008 et dans le respect du délai imparti, soit 38 mois de travaux ». Les entreprises ayant la charge de la réalisation des trois liaisons, El Harrach-El Affroun, Oued Smar-Gué de Constantine et Alger-Thénia, ont choisi ce dernier tronçon pour développer les premières opérations de fouilles, d'installation, de matage de poteaux électriques, etc. La base de vie a été, pour rappel, aménagée à Rouiba. L'intervention sur les lignes de banlieue connues, selon le directeur du projet, pour leur trafic accru, plus de 100 trains par jour, impose un certain rythme. « Le travail s'effectue uniquement la nuit », dit-il. Et avec une seule équipe ! Des ouvrages d'art devraient être détruits ou réaménagés afin de permettre le passage de la caténaire, nous explique-t-on par ailleurs. Ces ouvrages, anciens et hors gabarit à l'instar des ponts du Carroubier, de Baba Ali, de bâtiments, celui qui enjambe la voie ferrée au niveau du Square Sofia et appartenant à l'armée, des passerelles, celles entre autres de la station du 2 Mai posent de sérieux problèmes à l'avancement des activités. Les travaux à hauteur du pont du Carroubier sont en cours. Pour ce qui est des bâtiments du Square Sofia, proposés à la démolition, ils feront finalement l'objet de travaux. Quant au sort qui sera réservé à la passerelle du 2 Mai qui relie le boulevard Hassiba Ben Bouali à la route de l'ALN, rien n'est arrêté pour l'instant. Toutefois, plusieurs solutions intermédiaires ont été évoquées, mais sont toutes loin de faire le consensus autour d'elles, tant elles sont handicapantes. Très usitée, ladite passerelle, si elle venait à être supprimée, causerait d'énormes désagréments aux usagers. Pourtant, c'est ce qui a été retenu au départ. M. Badoui évoque l'éventualité de son « déplacement » courant juillet prochain vers la gare Agha. Une réflexion aurait été engagée de concert avec la direction des transports d'Alger.Autres obstacles : les lignes de haute et moyenne tensions coupant les rails et des conventions ont été signées avec Sonelgaz pour la surélévation et le déplacement des lignes aériennes, affirme le directeur du projet. L'électrification des liaisons ferrées de banlieue, sur laquelle table la direction régionale de la SNTF pour reconquérir le marché des transports dans la capitale et une clientèle fuyante et exigeante, surtout en matière de sécurité, de ponctualité et de confort, s'est vu injecter par les pouvoirs publics 12 milliards de dinars au total. 7,6 milliards sont dégagés de cette enveloppe pour le volet de l'électrification. Le reste, indique M. Badoui, est réservé à la réalisation de sous-stations d'alimentation en électricité et au réseau de raccordement. Des postes de raccordement d'une capacité de 60 000 volts sont à ce titre prévus à El Hamma et à Beni Mérad, pour ne citer que ceux-là. Les travaux concernant cette phase débuteront le mois prochain. Pour ce qui est du volet équipement, celui-ci, dira M. Badaoui, a fait l'objet d'un appel d'offres. Les fournisseurs seront connus incessamment à l'ouverture des plis. Des automotrices électriques remplaceront ainsi les locomotives diesel. Celles-ci présentent des avantages écologiques certains et une accélération importante, jusqu'à 160 km/h, affirme le directeur du fameux projet.