Le contexte de concurrence accrue dans lequel se trouve la filière télécommunications ne semble pas constituer une quelconque contrainte à même d'infléchir le comportement monopolistique d'Algérie Télécom qui refuse de s'en défaire, laquelle, face au phénomène de piratage, qui est à l'origine de scandaleuses surfacturations, affiche une sérénité à toute épreuve et aucune explication n'a été donnée aux citoyens contestataires et honteusement piratés. Sérénité que les citoyens de la wilaya de M'sila n'ont pas manqué d'assimiler à du mépris de la part d'une entreprise dont la pérennité dépend fondamentalement de sa relation avec sa clientèle. En effet, le scandale du piratage, qui a défrayé la chronique depuis l'été (voir El Watan des 24 août, 8 et 14 novembre 2005) dans la wilaya de M'sila, n'a fait l'objet de la part d'Algérie Télécom d'aucune prise en charge sérieuse afin de mettre un terme à ces agissements honteux. Rien de tout cela, les commissions qui se sont succédé sont reparties comme elles sont venues et les choses sont restées en l'état. Pis, il y a une volonté délibérée d'étouffement de l'affaire depuis que deux agents de la wilaya ont été mis en cause pour l'utilisation (à deux reprises,) avec la complicité des opérateurs de la centrale téléphonique, de la ligne de la ville de passage. Après coup, le piratage, qui était un phénomène reconnu par Algérie Télécom, s'est, comme par enchantement, dissipé et expliqué à tout un chacun qu'il était l'œuvre de deux agents de la wilaya. A ce jour, rien n'a officiellement filtré de l'enquête menée par la direction générale d'Algérie Télécom pour élucider cette scandaleuse affaire dans laquelle de simples citoyens se sont retrouvés redevables de sommes faramineuses représentant les coûts des communications, dont les montants varient entre 5 et 110 millions de centimes. A ce jour, plus de 5000 abonnées des villes de M'sila, Sidi Aïssa et Magra, ayant été victimes de piratage et ayant engendré une surfacturation de leurs communications, ont préféré résilier leur contrat avec Algérie Télécom et s'en tenir au refus de payer ces factures. Les numéros de ces abonnés, des kiosques multiservices et des administrations ont été manipulés et détournés au profit des cybercafés et à d'autres fins. Partisane du statu quo, Algérie Télécom, qui n'a daigné prendre aucune mesure conservatoire pour mettre un terme à cette escroquerie, semble plutôt décidé à ne rien faire contre ses éléments qui sont à l'origine du piratage, surtout qu'Algérie Télécom a trouvé des boucs émissaires en la personne des deux agents de la wilaya. Le directeur d'Algérie Télécom au niveau de la wilaya s'est refusé de faire des déclarations à la presse.