L'Algérie se portera-t-elle candidate à l'organisation de la CAN Orange 2013, initialement confiée à la Libye par la Confédération africaine de football (CAF), mais qui a peu de chances de se tenir sur le sol libyen suite aux douloureux événements qui secouent ce pays depuis des mois ? Rien n'est moins sûr, même si la CAF n'a pas encore tranché officiellement sur le devenir de ce tournoi continental en Libye. Il est peu probable que l'instance du football africain maintienne ce rendez-vous dans ce pays. En coulisses, les potentiels candidats à la reprise de cette manifestation footballistique fourbissent leurs armes dans la perspective, de plus en plus forte, de la délocalisation de la CAN 2013. L'Algérie, comme de nombreux autres pays, a les moyens de se substituer à la Libye. Elle hésite encore pour des considérations d'ordre politique. Alger ne veut pas s'attirer les foudres du régime voisin finissant qui prendrait l'engagement de l'Algérie à organiser la CAN 2013 à la place de la Libye comme un acte politique fort contre le «Guide». C'est la raison pour laquelle Alger gagne du temps sur ce dossier en attendant que les choses s'éclaircissent… Mais, plus les jours passent, plus les chances de l'Algérie d'accueillir cette grande compétition s'amenuisent. Les autorités officielles manifestent une certaine tiédeur à l'idée d'organiser la CAN 2013 ; les arguments avancés sont liés à l'état des infrastructures sportives et au délai très court qui nous sépare du début du tournoi, soit 16 mois environ. Pour sa part, la FAF ne partage pas cet avis. Pour elle, l'Algérie dispose de tout ce qu'il faut pour recevoir le tournoi 2013. Les villes et les stades qui accueilleront les hôtes de l'Algérie (Alger, Blida, Annaba, Oran ou Tlemcen) n'ont pas besoin de grand-chose pour être prêtes le jour J. La seule incertitude concerne le volet technique, à savoir si notre équipe sera capable de remporter le tournoi. Cela, personne ne peut le garantir à l'avance. Sinon, dans tous les autres chapitres, le succès sera au rendez-vous. L'engouement est assuré comme les dividendes et retombées de toutes sortes. Economiquement, la CAN Orange est rentable. Les partenaires et sponsors de la CAF et de la CAN renflouent bien les caisses. Sur le plan financier, l'Algérie ne sera pas obligée d'engager de grosses dépenses dans la construction de nouveaux stades. Ceux qui existent ont juste besoin de réfections pour être aux normes. Aux dernières nouvelles, le dossier de la candidature de l'Algérie serait sur le bureau du président de la République. Le gouvernement aurait fait appel à son arbitrage «par rapport à la sensibilité du dossier», confie une source proche du gouvernement. Ce sujet relance le débat sur les retards constatés dans la réalisation de nouveaux stades comme s'étaient engagés à les faire aboutir les pouvoirs publics… depuis plus de 5 ans. Le grand stade d'Alger, programmé du côté de Baraki en 2007, tarde à se concrétiser. Il est en jachère comme peuvent le constater tous ceux qui empruntent les voies Ben Aknoun-aéroport et vice versa, sans oublier l'autre stade de la capitale prévu à Douéra et qui, lui aussi, accuse beaucoup de retard. Sans parler des nouveaux terrains à Tizi Ouzou, Sétif et un peu partout en Algérie. Organiser la CAN 2013 offre plus d'avantages que de désagréments, contrairement à ce qu'avancent tous ceux qui ne veulent pas que l'Algérie abrite cette grande manifestation sportive. L'argument de l'inadéquation de nos infrastructures à un tel événement ne résiste pas à une sommaire comparaison avec les pays qui ont organisé les dernières éditions de la CAN Orange (Angola, Ghana, Burkina Faso, et prochainement Guinée équatoriale et Gabon). Dans le contexte actuel, l'Algérie dispose de tous les atouts et remplit tous les critères pour bien organiser une Coupe d'Afrique des Nations. Le seul vrai verrou qui bloque cette décision est de nature strictement politique liée aux événements dans la région. S'il est surmonté par le pouvoir, plus rien n'empêchera l'Algérie d'être la capitale du ballon rond africain pendant trois semaines en 2013.