Depuis un certain temps, le phénomène des motos, souvent conduites par des jeunes oisifs, ayant visiblement à cœur d'appuyer davantage sur l'accélérateur, dans le but certain de se faire remarquer, semble prendre de l'ampleur. L'arrivée du mois sacré de Ramadhan a donné des ailes à ces motards d'un autre genre. En mal d'aventure, ils investissent, dès les premiers moments de la rupture du jeûne, les places publiques et prennent d'assaut les rues pour s'en donner à coeur joie à leur jeu dangereux. A El Milia, le danger est permanent sur les routes; les motocyclistes ont inventé leur rodéo nocturne. Les veillées de Ramadhan sont devenues par les temps qui courent synonymes de slaloms dans les rues. Parfois sans feux, ces motos sèment la terreur et bousculent les randonneurs de nuit jusque dans leurs espaces. Le comble est que ce phénomène, comme tant d'autres fléaux qui s'érigent en un nouveau mode de comportement, ne semble émouvoir aucune conscience, pas même celle des responsables censés mettre de l'ordre dans la ville. Sans casque, ni retenue, ni même un brin de respect pour le code de la route, les motocyclistes ont désormais leur mot à dire dans l'anarchie qui y règne. El Milia est sous l'emprise d'une bande de motards qui circulent à leur guise sans qu'ils soient inquiétés. Ce phénomène n'a pas été sans dégât puisque en quelques semaines, et sans compter les nombreux blessés, deux jeunes hommes, l'un âgé de 40 ans et l'autre de 24 ans, ont trouvé la mort dans des accidents de motos.