L'inaction chez certaines personnes est vraisemblablement difficile à gérer, particulièrement durant le mois de ramadhan. En dépit d'une grasse matinée, le temps paraît tout de même très long, et les heures s'écossent trop lentement, surtout pour ceux passionnés de cigarettes et inactifs en plus. Après une bonne grasse matinée, «les tueurs de temps» passent donc leur journée de jeûne à flâner dans les rues de la ville sans savoir où ils vont exactement. Ils sont partout, rue Aïssa Amieur, rue Badjri, place du Marché ou mieux encore à la rue Cheikh El-Haouès, risquant de temps à autre un coup d'oeil curieux sur certains étalages à l'odeur appétissante. Dans cette rue considérée comme étant la plus commerçante de Ghardaïa, en plus des citoyens empressés de faire leurs courses, des mendiants, des passants, il y aussi ces flâneurs dits «tueurs de temps» qui n'impressionnent personne, malgré les bousculades, les insultes et les coups qui fusent parfois au moment le plus inattendu dans cette rue dont les étalages grignotent une bonne partie. Incontestablement, la ville semble se réveiller. Les différents commerces sont pris d'assaut davantage et ne désemplissent pas. Ce n'est en fait pas le fruit du hasard si la concentration humaine monte crescendo à trois ou quatre heures seulement de la rupture du jeûne. C'est délibéré. «Les tueurs de temps» attendent, il est vrai, toujours les toutes dernières minutes pour regagner leurs domiciles respectifs, à défaut d'une réelle occupation qui leur ferait a priori oublier leur estomac affamé, ou, pour certains, le manque incontestable de la cigarette, du café ou du thé. Par ailleurs, qu'en est-il au niveau des pavillons des urgences à travers les hôpitaux et dispensaires de la wilaya ? Il va sans dire que ces derniers connaissent une affluence particulière ces derniers jours, dont de nombreux cas de blessures qui sont chaque jour traitées depuis le début du mois de jeûne. Les accidents de la circulation et les disputes sont donc les principales causes des blessures recensées par les services hospitaliers. En effet, des dizaines de victimes issues de disputes et d'accidents de la route ont été évacuées vers les différents hôpitaux et dispensaires de la wilaya au cours de la première quinzaine du mois de ramadhan. Mais le phénomène le plus répandu durant ces dernières années est celui inhérent à la violence. Cette dernière, qui revêt différentes formes, est enregistrée sous le vocable de «coups et blessures volontaires» par les services hospitaliers. Disputes et altercations sur la voie publique, différends de voisinage sont, entre autres, les causes responsables des évacuations pour soins vers le service des urgences. Ainsi, au cours de cette première quinzaine du mois de ramadhan, il a été enregistré quelque 80 cas de blessures, dont 5 sur des femmes et 10 sur des enfants des suites de disputes qui ont parfois donné lieu à des batailles rangées entres voisins. Il est aussi observé une augmentation du nombre de cas de vols à la faveur des files d'attente et cohues qui ont lieu dans les rues commerçantes et devant l'arrêt des bus.