Les brigades Al Qassam ont annoncé la fin de la trêve. L'armée d'occupation a opéré un coup de filet parmi les cadres du Hamas. L'annonce par les brigades Azzedine Al Qassam, la branche armée du mouvement Hamas, de la suspension de la trêve, observée avec l'Etat hébreu depuis la fin de la guerre de l'hiver 2008-2009, est le fait marquant des dernières 24 heures dans la bande de Ghaza. Cette décision intervient alors qu'Israël poursuit une campagne militaire entamée jeudi dernier dans le bande de Ghaza, tuant au moins 15 personnes. Bien qu'il nie toute implication dans le triple attentat commis, jeudi, par un groupe d'hommes armés près d'Eilat, une station balnéaire du sud d'Israël, ayant fait 8 morts parmi les Israéliens, le mouvement Hamas a décidé de riposter. Ayant remporté les législatives de 2006, sur la base du refus de toute négociation avec Israël et de la résistance armée comme seul moyen d'arracher les droits nationaux palestiniens, le Hamas semble reprendre ce credo. Les brigades Azzedine Al Qassam ont ainsi revendiqué le tir de 4 missiles Grad contre la ville israélienne d'Ofakim. «C'est notre réponse aux crimes de l'occupation sioniste après la mort de 15 martyrs et des douzaines de blessés» à Ghaza, a affirmé la branche armée du Hamas dans un communiqué, en référence aux victimes des raids menés jeudi et vendredi par l'aviation israélienne. En effet, alors que l'opération militaire d'Eilat n'était pas encore terminée, l'aviation israélienne a commencé à frapper la bande de Ghaza. Des responsables israéliens, dont Ehud Barak, le ministre de la Guerre, ont affirmé que les auteurs du triple attentat d'Eilat venaient de la bande de Ghaza via la péninsule du Sinaï. Parmi les victimes palestiniennes tombées, jeudi et vendredi, on compte des enfants, des femmes et des personnes âgées. Raids contre missiles Grad Samedi et hier et ce jusque tard dans la soirée, l'intensité des raids israéliens a sensiblement diminué et aucune victime palestinienne n'a été signalée. Mais d'un autre côté, les tirs de missiles de type Grad et de roquettes de fabrication locale par les factions palestiniennes armées se sont multipliés. Les comités de résistance populaire, proche du Hamas, accusés d'être derrière l'opération d'Eilat, dont le secrétaire général et trois hauts responsables avaient été éliminés, jeudi, au cours d'un raid aérien contre la maison dans laquelle ils étaient réunis à Rafah, au sud de l'enclave palestinienne, ont revendiqué le tir de 7 missiles de type Grad contre la ville de Beersheva. Des sources israéliennes ont affirmé qu'un Israélien a été tué et 7 autres ont été blessés par ce tir. Par ailleurs, un navire de guerre israélien a été ciblé en face des côtes nord de l'étroite bande côtière par une roquette utilisée pour la première fois par les résistants palestiniens. La roquette posséderait les mêmes caractéristiques techniques que celles utilisées par le Hezbollah libanais, durant la guerre de 2006, contre les navires de la marine de guerre israélienne. Tout ceci a provoqué la colère du gouvernement israélien qui a décidé de poursuivre la campagne militaire lancée contre la bande de Ghaza. Ehud Barak, le ministre de la Guerre, et Itshak Ahronovitch ont menacé de faire payer au Hamas et à la bande de Ghaza un prix fort. En Cisjordanie occupée, l'armée israélienne a arrêté, dans la nuit de samedi à dimanche, 150 Palestiniens appartenant en majorité au Hamas, dont un député au conseil législatif. Dans la bande de Ghaza, le calme précaire qui règne depuis samedi ressemble beaucoup à celui qui précède la tempête.