Pas moins de 50 millions de DA seraient nécessaires pour démolir les immeubles évacués. Les services techniques de la commune d'Oran viennent de révéler que le dernier recensement des immeubles menaçant ruine, classés dans la catégorie rouge, a permis de dénombrer 153 bâtisses vétustes à travers les quartiers populaires de la ville et, en particulier, à Haï Nasr (ex- Derb). Ces 153 immeubles évacués de leurs occupants en 2007 ont été squattés par des centaines d'autres personnes qui espèrent bénéficier d'une opération de relogement qui pourrait intervenir en septembre prochain, croit-on savoir. L'opération de démolition de ces immeubles évacués, programmée par les services concernés, avait traîné, dit-on, en raison du manque de moyens matériels et financiers pour mener à bien les travaux d'éradication. Selon certaines sources, pas moins de cinq (5) milliards de centimes seraient nécessaires pour démolir les immeubles évacués. L'exécutif communal avait inscrit, en 2010, une vaste opération pour raser tous les immeubles évacués. Une fiche technique avait été adressée à la wilaya pour l'inscription de cette opération de démolition dans les plus brefs délais. Une centaine d'immeubles sont concernés par la démolition. Les services techniques de la commune ont classé les immeubles évacués en deux catégories : la première concerne les immeubles dans un état de dégradation avancée qui seront complètement rasés, alors que la seconde catégorie concerne les immeubles dont les façades représentent un cachet architectural historique. Effondrements partiels Ils seront préservés et devront bénéficier de travaux de restauration. Une fois l'opération de démolition achevée, la propriété des assiettes des immeubles éradiquées sera transférée aux services des domaines pour servir à l'implantation de projets d'utilité publique (parking, écoles, crèches). L'opération d'éradication du vieux quartier Derb, initiée par le wali d'Oran dans le cadre de la «modernisation» de la ville, ne concernera en fait que les immeubles menaçant la vie des citoyens. Le maire d'Oran avait annoncé que ce n'est pas tout le quartier qui est concerné par la démolition mais seulement les immeubles situés en haut de la rue Daho Kadda et qui présentent un danger imminent pour leurs occupants au nombre de 500. D'autant qu'ils n'ont aucune valeur historique ni un cachet architectural qu'il faut préserver. Le premier magistrat de la ville a aussi prévenu que des mesures seront prises contre les squatters des immeubles évacués. D'anciens occupants de ces immeubles ont été déjà relogés en 2007, indique-t-on. Il est à rappeler que les services de la protection civile ont recensé durant l'année 2010 plus de 200 effondrements partiels dans les vieux quartiers de la ville. Les mêmes services ont aussi décompté 145 menaces de ruine signalées dans des vieux immeubles construits durant la période coloniale.