La musique citadine constantinoise était à l'honneur samedi en soirée à la salle Ibn Zeydoun de Riadh El Feth, où un vibrant hommage a été rendu au maître du malouf, El Hadj Tahar Fergani, 82 ans. Celui-ci, dans son costume blanc, ne cessait de recevoir les félicitations de ses admirateurs. En guise de remerciements, le maître se fendit d'un retentissant istikhbar, clôturant en apothéose cette belle soirée conviviale organisée par le ministère de la Culture. D'ailleurs, la ministre n'a pas tari d'éloges sur le talent de cet artiste, imitée par ses pairs du gouvernement, Nacer Mehal, Cherif Abbas, Sellal, Mme Bendjaballah, ainsi que le wali de Constantine, qui a spécialement effectué le déplacement. Aux premiers rangs, d'anciens ministres, Bechichi, Moussaoui, des cadres de l'administration, comme Brahim Djeffel et des artistes, Lamari, Boudjemaâ El Ankis, Kouiret, Hilmi Sid Ahmed Serri, etc. Après l'intervention du musicographe, Abdelkader Bendameche centré sur l'apport du malouf à la musique algérienne et la place du cheikh dans le paysage artistique, c'était au tour du Dr Merdaci Abdelmadjid, fin connaisseur de cette musique fine et savante, de donner les grandes étapes du parcours de Fergani, à travers un documentaire qu'il a étayé au possible, qui nous faisait découvrir les multiples facettes de l'art constantinois, si bien mis en valeur par les Dersouni, Bentobal et consorts qui ont effectivement magnifié cette musique. L'entame de cette fête qui débuta avec du retard, a été marquée par la prestation envoûtante de la troupe musicale inspirée du style Aïssaoua qui tint en haleine un public connaisseur. Puis on entra dans le vif du sujet avec l'orchestre dirigé avec brio par le maestro Salim, le fils de Hadj Tahar Fergani, dont le plaisir a été double. Celui d'être officiellement honoré dans la ferveur et l'émotion. Et d'avoir dans l'orchestre, outre le grand Dib Layachi. Sa fille Mounira, ses fils Salim, Mourad et Farid, sans oublier son petit-fils, sans doute sur les traces de son vénérable grand-père, à travers une voix porteuse et chaude. «Sans doute, Fergani constitue un pan important de notre patrimoine immatériel. Il a préservé ce legs culturel avec le talent qui est le sien. Il l'a ensuite pérennisé, en formant des générations de chanteurs dans ce style raffiné et enchanteur, c'est tout à son honneur», a commenté le grand artiste Kamel Hamadi, qui voue admiration et respect à Fergani qu'il a salué avec ferveur à la fin de la cérémonie…