Abordant les réformes politiques et la révision du dispositif législatif national, notamment dans son volet institutionnel, la porte-parole du PT a ouvertement accusé certaines forces d'inertie, entre autres, les ministres et les chefs de parti de s'opposer à tout changement, y compris à l'intérieur des institutions étatiques. Lors d'une conférence de presse, couronnant les travaux de l'université d'été de son parti tenus durant quatre jours à la mutuelle de Zéralda à Alger, Mme Hanoune a estimé que les nouveaux projets de loi sont une preuve palpable de la consécration de la régression et le recul sur les acquis démocratiques arrachés après de longues années de lutte. «Il y a un une contradiction entre le discours et les orientations du chef de l'Etat et les agissements de certaines personnes au pouvoir. Nous avons constaté après avoir pris connaissance du contenu des avant-projets de loi relatifs aux partis politiques, aux associations et à l'information qu'il n'existe pas de volonté pour le changement démocratique», souligne Louisa Hanoune qui, là aussi, interpelle le premier magistrat du pays afin qu'il ordonne le retrait de ces textes de loi qualifiés par l'oratrice de liberticides et d'incompatibles avec la réalité du terrain. «Le projet de loi sur les associations en vigueur est excellent pourquoi vouloir à tout prix le changer pour le remplacer par un texte qui renferme des articles insensés», observe Mme Hanoune qui pense que les avant-projets de loi en question sont en «contradiction» avec les aspirations du peuple algérien, ce qui risque d'exposer le pays à «l'ingérence étrangère». Aussi, Mme Hanoune appelle à la mise en place de réformes politiques prélude à une réforme «radicale» à même de changer la nature du système en Algérie. Seulement, la SG du PT plaide au préalable pour l'ouverture d'un débat national autour de la révision de la Constitution. Une révision qui constitue une «priorité» et doit précéder l'amendement de toutes les autres lois. «Certains articles de la Constitution algérienne sont incompatibles avec le mandat électif. Nous plaidons pour une Constitution qui définit clairement le mandat, la fiscalité et qui met fin au nomadisme politique», souligne la SG du PT. Le président de la République, selon la secrétaire général du Parti des travailleurs (PT), n'a pas renoncé au projet d'une Assemblée constituante. «J'ai rencontré récemment le chef de l'Etat et je lui ai demandé s'il avait renoncé à l'élection d'une Assemblée constituante, il a répondu par la négation», a affirmé hier Mme Hanoune. La responsable du PT est persuadée que la plupart des Algériens sont en faveur d'une Assemblée constituante où seront représentées toutes les forces nationales pour garantir le succès du changement politique dans notre pays. Partant de ce principe, la conférencière dit ne pas se lasser d'insister sur ce point et demande encore une fois au chef de l'Etat d'appeler à une Assemblée constituante pour qu'il y ait un sursaut national autour des grands projets. Pour celle-ci, la démocratie constitue un facteur d'«immunité» pour la souveraineté nationale, au regard de la situation régionale, appelant à «tirer les enseignements qui s'imposent» des événements qui secouent un certain nombre de pays arabes. Par ailleurs, à propos de la situation prévalant en Libye, la secrétaire générale du PT a salué la position de l'Algérie qu'elle a qualifiée de responsable et qui prône le dialogue entre les parties libyennes. Mettant en garde contre les répercussions de la crise en Libye et de l'intervention militaire de l'OTAN, la SG du PT a souligné les «incertitudes» qui planent sur le devenir de ce pays qui, «a fait un saut dans l'inconnu», en raison de la «composition» du CNT et de la «tutelle étrangère».